Né le 8 septembre 1911 à Maurupt-le-Montois (Marne), exécuté sommairement le 29 août 1944 à Robert-Espagne (Meuse) ; bûcheron ; victime civile.

Hubert Boudaille
Hubert Boudaille
SOURCE : Mémorial GenWeb
La sépulture d'Hubert Boudaille </br>à Robert-Espagne
La sépulture d’Hubert Boudaille
à Robert-Espagne
Sur le monument de Robert-Espagne
Sur le monument de Robert-Espagne
Sur le monument aux morts de Cheminon
Sur le monument aux morts de Cheminon
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Hubert Boudaille était le fils de Georges Boudaille, garde particulier, et de Marie Louise Eugénie Lepineaux, sans profession. Il avait épousé le 3 mai 1941 Lucie Madeleine Simonet à Robert-Espagne (Meuse). Le couple qui avait un enfant, était domicilié à Robert-Espagne où Hubert Boudaille exerçait la profession de bûcheron.

Le 29 août 1944, alors que ses habitants attendaient la libération qu’ils sentaient toute proche, le village de Robert-Espagne connut des heures tragiques.
À 8 heures 30, au lieu-dit Belle Épine situé dans la Forêt de Trois-Fontaines, à trois kilomètres de Robert-Espagne, un groupe de résistants a accroché un convoi motorisé allemand. Au cours de cet accrochage un officier allemand aurait été blessé.
Vers 10 heures 30, des soldats allemands investirent le bourg de Robert-Espagne et en bloquèrent toutes les issues.
Vers midi, ils lancèrent des grenades dans le bureau de poste et commencèrent a raflé tous les hommes. Ceux qui cherchaient à s’enfuir furent abattus. Les maisons, après avoir été fouillées, furent incendiées au moyen de plaques de phosphore.
Quarante-neuf hommes, parmi lesquels se trouvait Hubert Boudaille et son beau-frère Roger Simonet, furent regroupés sur le talus de la voie ferrée à côté de la gare, où on leur fit creuser une tranchée.
Vers 15 heures, ils ont été abattus à la mitrailleuse et achevés au pistolet.
On a longtemps cru que ce massacre avait été perpétré par des SS. L’historien Jean-Pierre Harbulot a établi qu’il s’agissait de soldats du 29e Régiment de Panzergrenadier, une « unité conventionnelle de l’armée régulière », autrement dit des « soldats ordinaires » de la Wehrmacht. Ce régiment faisait partie de la 3e Division de Panzergrenadier qui, après avoir combattu sur le front de l’Est en Russie, puis en Italie dans la région de Florence, a été ramené en Allemagne, rééquipé et renforcé, puis envoyé en France pour protéger la retraite de la Wehrmacht et ralentir l’avancée de la IIIe Armée américaine du général Patton.
Du 29 au 31 août 1944, des unités appartenant à ce régiment se sont livrées à des exactions dans les villages meusiens de la vallée de la Saulx, Robert-Espagne, Couvonges, Beurey-sur-Saulx et Mognéville, ainsi qu’à Sermaize-les-Bains dans la le département de la Marne : exécutions sommaires, massacres de civils, maisons incendiées.
Hubert Boudaille est inhumé sur le Tertre des fusillés, à Robert-Espagne (Meuse) à côté de son beau-frère Roger Simonet au pied du monument.

Il a été reconnu « Mort pour la France ».

Dans la Meuse, à Robert-Espagne, il figure sur la liste du monument aux martyrs du 29 août 1944 et sur une plaque commémorative apposée dans l’église.
Dans la Marne, son nom est inscrit le monument aux morts de Cheminon.
Sources

SOURCES : SHD, 55 E 432, enquête sur le massacre de la vallée de la Saulx (12 avril 1945. – Libération sanglante de quatre villages meusiens, 29 août 1944-29 août 1969, Imprimerie du Barrois, Bar-le-Duc, 1969. – Hervé Barthélémy et Thomas Fontaine dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF Paris, 2017. – Jean-Pierre Harbulot, " Les massacres du 29 août 1944 dans la vallée de la Saulx et leurs suites judiciaires ", in Philippe Martin et Noëlle Cazin (dir.), Meuse en guerres, Bar-le-Duc, Société des lettres, sciences et arts, 2010. – Mémorial Genweb (photo). – État civil, Maurupt-le-Montois (acte de naissance) ; Robert-Espagne (acte de décès en attente).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, Jean-Louis Ponnavoy

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