Né vers 1919 en Côte d’Ivoire, abattu le 20 juillet 1944 à Bignan (Morbihan), FFI

Sur le monument de Porh-Le Gal en Moréac
Sur le monument de Porh-Le Gal en Moréac
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Au début du mois de juin 1944, le 2e Régiment de chasseurs parachutistes (2e RCP) ou 4e SAS (Special air service) des Forces françaises libres (FFL) fut parachuté en Bretagne. La mission des SAS était de saboter les voies de communication et de rassembler, équiper, former, encadrer les maquis bretons, avec pour objectif d’empêcher ou au moins de retarder le transfert vers le front de Normandie des troupes allemandes stationnées en Bretagne. Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel où étaient stationnés un peu plus de deux mille FFI encadrés par deux cents SAS, fut attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, parachutistes SAS et FFI se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Après cette dispersion, la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst-Service de sécurité de la SS), ainsi que les agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) et les miliciens bretons du Bezen Perrot, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Un petit groupe de parachutistes et de FFI dirigé par le sous-lieutenant SAS Georges Willard se replia sur Guéhenno (Morbihan), puis trouva un abri de fortune au village du Resto en Bignan (Morbihan) qui fut attaqué le 20 juillet 1944 au matin. Les soldats allemands capturèrent Georges Willard qui protégea la fuite de ses camarades et qui fut blessé. Ils laissèrent sur le terrain un cadavre dont l’acte de décès fut dressé le jour même comme celui d’un inconnu de « race noire », « âge approximatif de vingt-cinq ans, taille d’un mètre soixante-dix, cheveux noirs coupés ras ». Le témoignage de camarades de cet inconnu, recueilli les jours suivants par le curé de la paroisse permit d’établir qu’il s’agissait d’un soldat de la 2e compagnie du 26e Régiment de tirailleurs sénégalais (26e RTS), dénommé Ben Ghali qui, évadé de la prison de Ploërmel (Morbihan), s’était retrouvé avec le petit groupe dirigé par Georges Willard.
Le corps de Ben Ghali fut inhumé sur place et sa tombe fut couverte de fleurs dès le soir même et renouvelées par la suite.

Le soldat Ben Ghali a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

À Moréac, son nom est inscrit sur la plaque dédiée aux « Résistants isolés massacrés dans le secteur » du monument de Porh-Le Gal.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 47046. — Arch. Mun., Bignan, Cahier de paroisse communiqué par Louis Morio, maire de Bignan, juin 2018. — État civil, Bignan, acte de décès.

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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