CARAYON Pierre, Henri
Né le 7 octobre 1914 à Béziers (Hérault), exécuté sommairement le 20 août 1944 au Fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis) ; imprimeur ; résistant FFI de Seine-et-Marne.
Imprimeur, Pierre Carayon travaillait à l’imprimerie Bedos, à Paris (XVe arr.) et habitait 101 rue du Quai de Javel. Il avait épousé Ida Blumenfeld le 26 juin 1937 à Paris (XXe arr.) dont il avait eu deux enfants Gérard (né en 1943) et Jacqueline (née en 1944) qui vécurent à Meknès (Maroc) après guerre et jusqu’en 1956.
Son dossier au SHD indique « évadé d’Allemagne », en effet après avoir été requis au STO et travaillé à Chemnitz (Saxe), il refusa de repartir après une permission.
Iil entra dans les FFI en 1944, sous les ordres du chef de groupe lieutenant Pierre à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), où il était domicilié rue de Chennevières-sur-Marne. Le 19 août 1944, alors que le groupe de résistants partaient pour enlever des motos dans un garage allemand en gare de Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), ils furent arrêtés à un passage à niveau de Champigny-sur-Marne, par une patrouille allemande qui trouva des armes dans la voiture des résistants. L’un des leurs, Pierre Lécuyer réussit à s’enfuir et ensuite témoigna.
Onze personnes dont une femme Marie Jeanne Benoit et son fils André Benoit qui hébergeaient des résistants parisiens dans leur hôtel furent emmenés en camion au Fort de Nogent-sur-Marne puis le lendemain au Fort de Romainville.
Pierre Carayon y a été fusillé le 20 août 1944 avec les dix victimes de la répression arrêtées à Champigny dont son beau-frère Alphonse Mazzurana.
Reconnu « Mort pour la France », mention dressée le 27 août 1944 puis transcrite le 23 juin 1945 en mairie de Paris XVe , il a été homologué à titre posthume sergent chef FFI le 12 octobre 1945 (prise de rang le 1er juin 1944).
Son nom est gravé à Pontault-Combault sur la plaque commémorative aux cinq résistants exécutés le 20 août 1944 à Romainville. Pierre Carayon, Norbert Deschaintres, Isidore Harris, Alphonse Mazzurana, Pierre Mongiat. Il est également gravé sur la plaque commémorative de la guerre 1939-1939 dans la mairie des Lilas.
Il est également écrit sur le livre Les oubliés de Romainville aux côtés des dix prisonniers exécutés le même jour par des « Géorgiens », Osttruppen, troupes auxiliaires de la Wehrmacht commandés par le général Vlassov, alors que la garnison allemande avait quitté la veille le fort de Romainville.
Ce sont les dernières victimes de l’Occupation du Fort de Romainville ; le lendemain les résistants des Lilas découvrirent les corps, les photographies des suppliciés publiées dans la presse redevenue libre provoquèrent une forte émotion. Les équipes du Comité de libération du cinéma français (CLCF) filmèrent le 21 août, les images projetées dans les salles parisiennes quelques semaines plus tard marquèrent fortement les esprits. A l’été 1945, l’exposition au Grand-Palais à Paris, « Crimes hitlériens » présenta également ce crime de guerre.
Fort de Romainville (Les Lilas, Seine-Saint-Denis) 20 août 1944
SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 105850. — AVCC Caen 21 P 38179 . — Paul Chauvet. La Résistance chez les fils de Gutenberg pendant la seconde guerre mondiale. Paris : à compte d’auteur, p. 47. —Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville, Un camp allemand en France (1940-1944) ,p. 131-132, Tallandier, 2005 . — MémorialGenweb . — Documents fournis par Gérard Carayon, texte de la borne 23 du Mémorial de Caen, photos de famille et témoignage, octobre 2020. — État civil en ligne cote 3 E 32/397, vue 178. — [https://liberation-de-paris.gilles-primout.fr/larmee-vlassov-aux-lilas].
Marie-Cécile Bouju, Annie Pennetier