Née le 19 février 1873 à Auriac (Dordogne), massacrée le 30 mars 1944 à Fanlac (Dordogne) ; cultivatrice ; victime civile.

Stèle à la mémoire des époux Aubarbier, à Fanlac (Dordogne)
Stèle à la mémoire des époux Aubarbier, à Fanlac (Dordogne)
Crédit : MémorialGenWeb
Jeanne Boisseille était la fille de François Boisseille et de Jeanne née Orly, tous les deux âgés de 23 ans et cultivateurs à Auriac. Le 25 février 1900, à Fanlac, elle épousa Raymond Aubarbier, dont le prénom usuel était Gabriel, fils de Pierre Aubarbier, alors âgé de 45 ans et d’Élisabeth née Lalande, son épouse, âgée de 35 ans, propriétaires cultivateurs au hameau de Lespicerie dans la commune de Fanlac. Après la mort du père de Gabriel, ils reprirent l’exploitation familiale au hameau de Lespicerie. Ils connurent une certaine réussite matérielle, puisque Gabriel Aubarbier devint tenancier de l’auberge de Fanlac et acquit le château de Lespicerie.
Raymond Aubarbier et son épouse furent deux des nombreuses victimes de la division Brehmer (325e division de sécurité) en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département.
Le 30 mars, sans doute sur dénonciation, les Allemands perquisitionnèrent le château de Lespicerie qui était utilisé par l’école des cadres FTP. Le château était vide, mais ils découvrirent des morceaux de toiles de parachutes.
Gabriel Aubarbier et son épouse furent brutalisés, puis exécutés et leurs corps brûlés dans l’incendie de la propriété. Le même jour, un soldat soviétique rallié à la Résistance, le lieutenant Pilipenko (orthographe incertaine), instructeur à l’école des cadres, fut tué dans un accrochage.
Une stèle à la mémoire de Gabriel et Jeanne Aubarbier fut érigée à Fanlac, à droite devant l’entrée de l’église.
Ils avaient eu un enfant prénommé René, né à Fanlac le 28 janvier 1901, qui épousa Marie Castagne à Paris (VIIe arr.) le 11 août 1924, et décéda le 11 février 1985 à Clamart (Hauts-de-Seine) ; les archives en ligne s’interrompant en 1902, nous ignorons si René Aubarbier eut des frères et des sœurs.
Sources

SOURCES : Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, p. 102. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 403. — MémorialGenWeb. — Actes de naissance et de mariage, registre matricule en ligne, Arch. Dép. Dordogne.

Dominique Tantin

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