Né le 20 novembre 1889 à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), massacré par des soldats allemands le 23 août 1944 à Neuilly-en-Thelle (Oise) ; secrétaire de mairie.

Jules Lolliéron était le fils de Jules Lollieron, receveur aux chemins de fer du Nord, âgé de trente-cinq ans, et de son épouse Marie Julie Hougardy, âgée de vingt-sept ans, demeurant à Beaumont-sur-Oise, rue de la République.
Au moment de son incorporation, Jules Lolliéron était surmonteur électricien, et vivait chez ses parents, à Paris (IIe arr.), au n° 46 de la Rue Montorgueil. Il arriva au 147e régiment d’infanterie le 3 octobre 1910. Il fut promu soldat de première classe le 11 avril 1911, puis caporal le 25 septembre suivant. Il fut envoyé dans la disponibilité le 25 septembre 1912, muni d’un certificat de bonne conduite.
Jules Lolliéron se maria le 24 mai 1913 à la mairie du XVIIe arrondissement, avec Julienne Maria Grout. Le couple s’établit le 18 décembre 1913 au 3 rue des Épinettes, dans le même arrondissement.
Mobilisé à partir du 3 août 1914, Jules Lolliéron passa du régiment régional d’infanterie de Sedan au 165e régiment d’infanterie de Verdun, avant de rejoindre le 169e régiment d’infanterie de Toul-Montargis.
Le 21 septembre, il fut blessé au combat de Martincourt, et eut une plaie légère du cuir chevelu. Le 15 mai 1915, lors du combat de Bois-le-Prêtre (commune de Montauville, Meurthe-et-Moselle), l’éclatement d’une torpille lui occasionna des blessures plus sévères aux membres inférieurs. Sa conduite lui valut une citation à l’ordre de la brigade, le 18 août 1915 : « s’est volontairement proposé pour combattre à l’extrémité d’un boyau particulièrement exposé au feu des grenades ennemies ; a été grièvement blessé à son poste ». Il obtint la médaille militaire le 6 septembre 1915 : « caporal plein d’entrain et d’une bravoure remarquable ; grièvement blessé en défendant avec barrage le 15 mai 1915 ; amputé de la jambe droite ». La croix de guerre avec palme lui fut remise par la même occasion.
Le 13 septembre 1916, la commission spéciale de réforme lui attribua une pension de retraite de troisième classe, pour « plaies multiples du membre inférieur gauche suivies de complications par éclats de torpille, amputation [de la] jambe droite, fracture du tibié gauche ». Il eut droit au bénéfice d’une rente viagère de 900 francs à partir du 2 mars 1917. Son état de santé lui valut de passer plusieurs autres fois devant des commissions de réforme.
Pendant la Seconde guerre mondiale, il était secrétaire de mairie à Neuilly-en-Thelle où il résidait au 60 rue de Paris avec sa femme Julienne et sa fille Janine.
Dans cette commune, le 23 août 1944, trois soldats allemands firent le simulacre de se rendre. Un gendarme de la brigade de Creil, réfugiée à Neuilly-en-Thelle, Omer Pillois, accompagné de quelques résistants, les ramena en cortège dans la rue principale au moment où trois chenillettes allemandes vinrent à passer. Les occupants armés de leurs mitraillettes abattirent le gendarme près de la mairie, puis en firent l’assaut arrêtant le secrétaire de mairie Jules Lolliéron, qui n’avait pu s’enfuir. Ils allèrent ensuite à la gendarmerie, mais dépités de n’avoir pas trouvé les gendarmes, ils revinrent à la mairie avec deux ouvriers agricoles ramassés dans la cour de la ferme Braque, André Desportes et Fernand Duflots, qu’ils enfermèrent avec Jules Lolliéron. Les soldats les adossèrent au mur de la salle des fêtes et exécutèrent les trois victimes.
Le nom de Jules Lollieron figure sur le monument aux morts de Neuilly-en-Thelle ainsi que sur la plaque commémorative apposée sur la façade de la mairie aux cinq fusillés.


Neuilly-en-Thelle (Oise), 23-24 août 1944
Sources

SOURCES. Arch. Paris, D4R1/1533 (matr. 262). — Jean-Pierre Besse, Jean-Yves Bonnard, Rafles et massacres de l’été 44 dans l’Oise, CRDP Académie d’Amiens, CDDP Oise, 2012. — www.resistance60.fr. — Notes Annie Pennetier. — Site Internet : Mémorial GenWeb . — État civil de Beaumont-sur-Oise, 3E17/68 (vue n° 163, acte n° 66).

Iconographie
ICONOGRAPHIE. Memorial GenWeb

Frédéric Stévenot

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