Né le 27 juillet 1907 à Cozes (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), exécuté sommairement le 31 mars 1944 à Terrasson (Dordogne) ; secrétaire de mairie ; résistant.

Le 30 mars, un détachement de la division Brehmer encercla et isola la commune de Terrasson. La Sipo-SD et l’état-major s’installèrent dans la Maison du Peuple, d’où la répression fut organisée avec le soutien de la Milice, laquelle avait donné aux Allemands une liste de résistants ou de sympathisants, mais la plupart eurent le temps de s’enfuir. Des patrouilles rayonnèrent dans les environs.
Le maire de Terrasson, le docteur Puyaubert, 71 ans, accusé de complicité avec la résistance, fut emmené et battu à la Maison du Peuple. Il démissionna et fut remplacé par un adjoint, Georges Labarthe, lequel a laissé un récit détaillé de toute la période.
Le secrétaire de mairie, René Lascaux, alias La Canne dans la résistance, un infirme amputé d’une jambe, fut arrêté et brutalisé à son tour après avoir refusé de d’inscrire sur un papier les noms des vingt résistants les plus importants du canton. Max Tourailles, communiste, arrêté, refusa aussi de donner des renseignements.
Le 31 mars, vers 9h30, sur instruction du capitaine allemand Riebing, René Lascaux et Max Tourailles furent emmenés dans un convoi vers Preyssac. Après le hameau de Gaubert, les véhicules s’arrêtèrent à proximité de la ferme Druillolle. Sous les yeux du cultivateur, les deux captifs furent conduits dans une carrière et abattus d’une balle dans la nuque. Un officier dit au fermier : « Il y a beaucoup de terroristes dans votre région. Nous avons été attaqués par eux et nous en avons tué deux. Je vous donne l’ordre d’aller prévenir le maire et si, dans une demi-heure, ils ne sont pas enlevés, je brûle tout le village. » Prévenu, le maire envoya deux gendarmes afin de ramener les corps à Terrasson, mais un détachement de la Brehmer leur ordonna finalement de les enterrer sur place.
Selon l’historien corrézien Paul Mons (op. cit.), "Ce n’est que le lendemain après-midi, avec l’accord de l’officier gestapiste, que M. Georges Labarthe, adjoint, a pu faire récupérer les corps [...] pour qu’ils soient déposés à la morgue de l’hôpital. Pour René Lascaux, les sévices furent d’une telle violence que la famille eut du mal à reconnaître son cadavre."
Eugène Lascaux obtint la mention Mort pour la France et fut homologué DIR-FFI.
Son nom est inscrit sur les monuments aux Morts de Terrasson et de Sarlat-la-Canéda (1939-1945).
Voir Terrasson (mars-juin 1944)
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen SHD/ AVCC, AC 21 P 586567 et Vincennes GR 16 P 340105 (à consulter). — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 263-264, 273. — Guy Penaud, Histoire de la résistance en Périgord, Bordeaux, Éditions Sud-Ouest, p. 196-197, 218, 235-236, 302-307. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, p. 118-127. — MémorialGenWeb.

Dominique Tantin

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