Né le 20 novembre 1924 à Amsterdam (Pays-Bas), mort au combat le 18 avril 1944 à Villard-Saint-Sauveur (Jura) ; résistant des Forces françaises de l’Intérieur (FFI) et des Forces françaises combattantes (FFC).

Bernard Vautrin était le fils de Jean, général et résistant qui rejoignit les FFL et décéda accidentellement en Tunisie, en 1943 et de Antoinette Salmon-Mercier, qui fut également une grande résistante. Il était célibataire et domicilié à Antibes.
Il participa à partir de 1941 aux activités de résistance de son père dans le sud-est et dès le départ de ce dernier pour les FFL fin 1942, il s’engagea dans le réseau "Gallia", aux Forces françaises libres, pour lequel il organisa un groupe de résistance dans les Basses-Alpes. Poursuivi, il revint sur la Côte et reprit son travail de renseignement et d’action. Recherché par l’OVRA, la police secrète italienne, il dut quitter la région et rejoignit l’école des cadres dans le maquis du Haut-Jura (Service Périclès) où il prit le pseudonyme "Zazou".
En avril 1944, l’ennemi s’établissait à Saint-Claude (Jura) pour anéantir les maquis de la montagne, et traqua impitoyablement les résistants, fusillant, déportant, incendiant et détruisant tout sur le passage de ses colonnes. Après une suite de combats et de marches épuisants, le groupe de Bernard Vautrin trouva refuge dans la grotte du Mont, à Villard-Saint-Sauveur mais l’ennemi était sur ses traces, obtenant des renseignements par la torture, et attaqua les maquisards avec des forces supérieures. Bernard Vautrin et quatre de ses camarades se sacrifièrent afin que leurs 25 autres camarades puissent échapper à l’ennemi. Ils se battirent jusqu’au bout, épuisant leurs munitions. Blessés et mis hors de combat, ils furent capturés et achevés par l’ennemi.
Son acte de décès fut dressé le 22 avril 1944 à Villard-Saint-Sauveur (Jura). Il fut identifié par jugement du tribunal civil de Saint-Claude (Jura). La transcription de l’acte fut effectuée sur les registres d’état civil, à Antibes le 31 juillet 1947.
Il fut d’abord inhumé au cimetière communal, à Villard-Saint-Sauveur, où sa tombe se trouve encore et son corps est ensuite ramené à Antibes. Il est inhumé dans le carré militaire au cimetière communal de Rabiac, à Antibes (Alpes-Maritimes).
Le texte de la citation décernée à titre posthume à Bernard Vautrin, en même temps que l’attribution de la Légion d’honneur est éloquent : « Entré dans la Résistance à Antibes dès 1941, s’est fait remarqué malgré sa jeunesse pour l’excellence de ses renseignements et pour son ardente foi patriotique.
« Recherché par la police italienne, a rejoint le maquis du Jura.
« Volontaire le 18 avril 1944 pour assurer le repli d’un détachement encerclé à la grotte du « Mont » ; gravement blessé et fait prisonnier, est tombé sous les balles ennemies le 18 avril 1944.
« Restera un bel exemple de devoir et de sacrifice ».
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 97, avril 1957.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et la Croix de guerre ainsi que la Médaille de la Résistance à titre posthume. Il fut homologué aux Forces françaises combattantes (FFC), aux Forces françaises libres (FFL) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR).
Son nom figure sur le triptyque commémoratif à l’intérieur de la mairie, à Antibes, sur la stèle commémorative de la Résistance, quartier de la Croix-Rouge, à Antibes (Alpes-Maritimes) et sur le monument aux morts, à Villard-Saint-Sauveur (Jura).
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 167613 (nc).— SHD, Vincennes, GR 16 P 587 352 (nc).— Fondation de la France Libre : Un double anniversaire : le général Jean Vautrin (avril 1943), le sous-lieutenant Bernard Vautrin (avril 1944), par Sylvain Cornil, 4 octobre 2010.— Musée de la Résistance 1940-1945 en ligne.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès avec signalement détaillé).— Notes d’état civil de Lorraine Fouchet, nièce de Bernard Vautrin.

Jean-Louis Ponnavoy

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