Né le 28 janvier 1918 à Saint-Donat (Puy-de-Dôme), abattu par des soldats allemands le 27 juillet 1944 à le Grand-Chambois, commune de Mazaye (Puy-de-Dôme) ; ingénieur ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI), maquis d’Auvergne des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) ; capitaine dans la Résistance.

A l’atelier aéronautique d’Alger.
Fils de Georges Pierre Lachaize, agent technique en aéronautique, et de Marie Mathilde Bapt, institutrice, Marcel Lachaize était marié depuis le 1er juin 1944 à Marcelle, Marie, Charlotte Baclet, institutrice ; le couple avait un enfant, prénommé lui aussi Marcel. Son épouse exerça toute sa carrière d’enseignante à l’école primaire d’Aulnat (Puy-de-Dôme). Sur un document recensant les victimes de la répression, dressé en mars 1945, il est signalé comme habitant Saint-Donat (Puy-de-Dôme)
Il avait fait ses études supérieures à la faculté d’Alger pour devenir à l’époque un " technicien général", l’équivalent d’un ingénieur généraliste. Ses parents étaient devenus vendeurs itinérant en Algérie après la première guerre mondiale. Il effectua un stage aux ateliers aéronautique d’Alger. Il revint dans le Puy-de-Dôme à la fin de ses études et travailla pour la SNCF, dans l’ingénierie électrique. Il commença son service militaire peu avant la guerre pendant lequel il fut capitaine de char d’assaut. Aspirant à partir du 20 janvier 1940,il fut démobilisé le 14 janvier 1941.
En 1943, Marcel Lachaize fut chargé par la résistance auvergnate de mettre en place et de former au maniement des armes, des groupes de jeunes réfractaires au STO.
En juin 1944, il participa au combat du Mont-Mouchet où il commanda la 3e Compagnie, forte de plus de 150 hommes, qui comprenait 3 sections de fusiliers-voltigeurs et une section de mitrailleuses, avec pour mission d’interdire l’accès aux troupes allemandes par l’ouest du réduit. Il repoussera de sérieux assauts allemands.
Le 11 juin 1944, ordre fut donné de quitter le réduit du Mont- Mouchet et un rendez-vous fixé à Chaudes-Aigues (Cantal) . Dix jours après l’attaque du Mont-Mouchet se produisit le 20 juin 1944, l’assaut du réduit de Chaudes-Aigues : ce fut la fin des concentrations massives.
Il fut donc décidé d’éclater les maquisards avec retour de tous vers leurs anciens maquis d’origine et de créer des zones de guérilla : pour le capitaine Marcel, la région de Pontgibaud, Mazaye dans le Puy-de-Dôme. Dans le secteur des Cheires, il est attesté qu’il y a une quinzaine de jeunes maquisards. Ils viennent se ravitailler au village, sans faire preuve de discrétion.
C’est lors d’un déplacement dans une voiture conduite par le Colonel Garcie, dit Gaston, chef militaire régional, accompagné de Bénévol (Max Menut) et d’un maquisard Raymond Chevalier dit Fines herbes, qu’ils tombèrent sur un barrage ennemi qui progressait vers la Fontaine du Bois. Garcie et Bénévol s’échappèrent par la portière gauche et réussirent à rejoindre un bois. Le capitaine Marcel Lachaize et Fines herbes s’éjectèrent du côté droit et se trouvèrent en contrebas dans une clairière sans aucune protection : ils furent abattus tous les deux sur le champ dans la commune de Mazaye secteur du réduit de la Truyère.
Il est probable qu’une réunion de la Résistance devait avoir lieu au château de Chambois. On ignore si les Allemands avaient été prévenus ou si leur venue est le fait du hasard.
C’est la brigade Jesser, de la Wehrmacht, qui fut considérée comme responsable de ces exécutions. Les Allemands étaient arrivés de deux directions.
Il a été reconnu "Mort pour la France" et homologué capitaine FFI à titre posthume par le décret du 14 novembre 1946 (JO 26-11-1946) avec citation à l’ordre de l’Armée. Ses services homologués sont : commandant de compagnie dans le maquis Jean-Pierre de Besse-en-Chandesse, du 1er décembre 1943 au 28 avril 1944, dans la 3e compagnie du Mont-Mouchet jusqu’au 30 juin 1944 puis dans la zone de guérilla n°4 comme adjoint au chef de bataillon de Bon-Pontgibaud.
Son nom est inscrit dans le département du Puy-de-Dôme : à Aulnat, et à Saint Donat sur les Monument aux Morts ; à Clermont-Ferrand, Monuments aux Morts stèle commémorative 39-45 ; au Monument commémoratif Association Sportive Montferrandaise ; à Mazaye, Monument commémoratif et Stèle commémorative à la mémoire du Capitaine au lieu-dit le Grand Bois.
Émile Coulaudon, alias colonel Gaspard le décrivit comme « un merveilleux officier, un des purs héros de la Résistance auvergnate ».
Son fils Marcel suivit des études de physique à la faculté de Clermont-Ferrand et à Paris. Il fit sa thèse avec Haroun Tazieff sur les volcans et travailla un temps au CNRS avec Yves Rocard. Il s’orienta vers l’informatique et travailla comme programmeur pour Hewlett Packard.
Mazaye (Puy-de-Dôme), 27 juillet 1944
Sources

SOURCES : Arch. Dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945 — Arch. Dép. Puy-de-Dôme, Crimes de guerre 908W142. — SHD Vincennes, GR 16 P 326656, GR 19 P 15-12 . — Gilles Levy et Francis Cordet, À nous l’Auvergne, Presses de la Cité, 1990. — Stéphane Luc- Belmont, (carnet de route personnel de sa vie de résistant), De l’ombre à la lumière – Maquisards d’Auvergne 1942 -1945, 2005. — Mémorial Genweb. — Témoignage de son petit-fils, Karim Lachaize.

Huguette Juniet, Annie Pennetier

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