Né le 1er novembre 1910 à Quéven (Morbihan), mort en action le 13 juillet 1944 à Monassut (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; militaire de carrière ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Fils de Eugène Le Molgat, marin, et de Jeanne Sandrenan, Émile le Molgat fut élevé par son grand-père. Orphelin de père, il entra à l’âge de douze ans à l’école des enfants de troupe des Andelys. Il s’engagea en 1928 et fut affecté au 74ème Régiment d’artillerie de Verdun. En 1939, il intégra le 30ème Régiment d’artillerie à Orléans. En 1940, il fut fait prisonnier à Dunkerque et envoyé au Stalag II D en Poméranie. Il s’évada en 1941 et rallia son régiment, le 24ème Régiment d’Artillerie de Toulouse. Affecté à Tarbes en tant que chef d’atelier mécanicien auto du Corps de service des matériels d’artillerie, il participa également à la défense passive de la ville : il faisait de la prévention auprès des populations pour les protéger des bombardements aériens.
Adjudant-chef d’active, il s’engagea dans la résistance armée et intégra le bataillon Maupéou, compagnie Dupont, section Boutin du Corps Franc Pommiès. Chef de groupe, il participa à de nombreux combats armés dont l’embuscade tendue aux allemands à Castera-Lou (Hautes-Pyrénées), en juin 1944.
Émile Le Molgat trouva la mort le 13 juillet 1944 lors du combat de Monassut. Ce jour, dans la matinée, un détachement formé par les sections Boutin et Viltard de la Compagnie Dupont, faisait mouvement pour réceptionner un important parachutage. Le convoi s’arrêta dans le village de Monassut, pour réparer le camion sur lequel était placée la mitrailleuse commandée par Émile Le Molgat. Au moment de repartir, un guetteur signala des voitures allemandes. Le chef de détachement René Sarrazin décida d’engager le combat sans savoir que le convoi allemand était, en fait, composé d’une soixantaine de véhicules.
Le combat dura une heure et demie. Trois assauts furent repoussés. Émile Le Molgat, grâce à son tir, empêcha un moment les soldats ennemis d’avancer. Il fut mortellement blessé alors qu’il approvisionnait en munitions les mitrailleuses. René Sarrazin donna l’ordre de repli.
Les Allemands auraient eu 57 morts et 30 blessés. Douze maquisards trouvèrent la mort à Monassut : deux, les armes à la main, huit au cours du décrochage, deux ne furent que blessés mais achevés par les Allemands. Tous les corps furent retrouvés le visage défiguré par l’ennemi. Émile Le Molgat fut inhumé au cimetière de Monassut. Son corps fut exhumé et ré-inhumé dans la sépulture familiale du cimetière de Quéven (Morbihan), où une rue porte son nom.

Sa sœur Denise Le Molgat, née à Quéven le 11 janvier 1909, sinistrée lors des bombardements sur Lorient de janvier 1943, se réfugia à Tarbes, où elle fut employée de préfecture du 6 septembre 1943 au 1er mai 1945. Elle servit comme agent de liaison FFI dans le secteur de Maubourget (Hautes-Pyrénées) pour le PC de Castera-Lou, sous les ordres de son frère.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué au grade de sous-lieutenant à titre posthume. Cité à l’ordre du CFP pour « son courage exceptionnel », il obtint la médaille des évadés, la médaille militaire et fut nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume en 1947. Son nom figure sur la stèle érigée à Monassut, sur les monuments aux morts des villes de Quéven et Tarbes et sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées).


Voir Monassut-Audiracq (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), 13 juillet 1944
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 77298. — Archives départementales Hautes-Pyrénées. — Isabelle Le Boulanger, Bretonnes et résistantes 1940-1944, Coop Breizh, 2018— MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel, Corps Franc Pommiès. Tome 2 ; La lutte ouverte, Amicale du Franc Pommiès, 2007, 579 p. — Note et photographies de Jean-Pierre et Jocelyne Husson

Audrey Galicy

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