Né le 16 mars 1898 à Ascq (auj. Villeneuve-d’Ascq, Nord), victime civile massacrée le 2 avril 1944 à Ascq ; industriel ; victime civile.

Fils de Léon Alfred Baratte, fabricant de tapis âgé de trente-huit ans, domicilié à Ascq, rue Marceau, et de son épouse Constance Eugénie Brongniart, âgée de trente-deux ans, sans profession, Gaston Baratte se maria le 161 mai 1924 à Tourcoing. Il épousa alors Geneviève Marie Joseph Dumortier.
Lors de son recensement militaire, Gaston Baratte résidait à Saulty, dans le canton d’Avesnes-le-Comte (Pas-de-Calais), où il était employé. La notice indique qu’il était fabricant en 1938.
Il fut incorporé à compter du 16 avril 1917 au 27e régiment d’artillerie, où il arriva le 18 comme deuxième canonnier servant. Il fut affecté au au 41e régiment régiment d’artillerie de campagne, puis au 11e le 16 février, unité dans laquelle il fut promu brigadier le 10 avril. Le 29 octobre suivant, il devint maréchal des logis.
Le 7 février 1919, Gaston Baratte fut cité à l’ordre du régiment (n° 321), ce qui lui valut la croix de guerre avec étoile de bronze : « Jeune sous-officier plein d’entrain. A commandé très brillamment uen pièce comme brigadier. A réussi à acquérir un grand ascendant moral sur ses hommes par son sang-froid et son calme dans les moments difficiles ».
Renvoyé dans ses foyers le 30 mai 1920, il obtint son certificat de bonne conduite.
En 1931, Gaston Baratte fut classé sans affectation, en tant que père de cinq enfants. Il fut nommé maréchal des logis chef, par décision du 22 novembre 1932.
Le 31 juillet 1922, il résidait à Ascq, au 59 rue Marceau. Le 27 mai 1940, il était à Chemillé (Maine-et-Loire), au 257 de la rue Nationale.
En 1944, Gaston Baratte, 46 ans, industriel, dirigeait un tissage spécialisé pour l’ameublement. Il fut l’une des quatre-vingt-six victimes civiles qui périrent lors du massacre de Villeneuve-Ascq, dans la nuit du 1er au 2 avril 1944. Père de cinq enfants, il habitait au 136 de la rue Marceau.
D’après l’article de la Wikipédia, « Gaston Baratte […] est un résistant français pendant la Seconde Guerre mondiale. […] Père de 5 enfants, c’est un ancien combattant de la Première Guerre mondiale (il est médaillé de la Croix de guerre 1914-1918). Il dirigeait un atelier de tissage spécialisé pour l’ameublement. En 1929, il fonde l’équipe de football l’Union Sportive Ascquoise dont il est le président et le principal bienfaiteur.
Son grand-père, Gustave Baratte, était cordonnier à Lesquin. En 1889, son père, Léon Baratte, reprend la fabrique de tapis en faillite de Frédéric Grandel à Ascq et y installe 20 métiers de moquettes à la main, qui seront ensuite remplacés par des métiers automatiques. En 1934, à la mort de son père, Gaston prend la direction de l’entreprise.
Pendant la guerre, Gaston Baratte est délégué local du Secours national, de la Croix-Rouge française et le créateur des soupes familiales populaires du village. Il va falsifier les statistiques ou les convocations (de la STO ou l’organisation Todt etc.), ce qui limitera le nombre d’appelés du village, aidé par Léon Chuffart et le secrétaire de mairie Jean Constant. On créé de nouveaux emplois dans la police, les pompiers, la SNCF, car les fonctionnaires, étudiants et agriculteurs bénéficient d’exemptions. En 1944, il fait des démarches répétées et efficaces auprès des cultivateurs avec l’abbé Gilleron pour les amener à céder sur leur excédent de blé à chaque habitant pour un prix raisonnable.
Résistant, il travaille avec les frères Decock et Léon Dewailly, aide au camouflage des aviateurs dans certaines fermes du marais d’Annappes, récupère des denrées clandestines pour les colis des prisonniers. […]
En 1945, un nouveau stade pour l’US Ascq, rue Thiers, est inauguré et porte le nom de Gaston Baratte. La rue principale du quartier d’Ascq, à Villeneuve-d’Ascq, précédemment appelée rue Marceau, a été rebaptisée rue Gaston Baratte ».
D’après Jacqueline Duhem, il fait partie des industriels (comme Léon Dewailly, qui apportent « aussi leur contribution à la résistance. Gaston Baratte, déjà avant-guerre vice-président des anciens combattants ascquois, cumule pendant la guerre les fonctions de délégué du Secours national de la Croix-Rouge française, de secrétaire du comité local d’assistance aux prisonniers de guerre et de secrétaire du comité directeur des soupes familiales populaires d’Ascq. Aidé par Léon Chuffart et le secrétaire de mairie Jean Constant, il falsifie les statistiques et les convocations pour les requis du STO » (p. 16).
Gaston Baratte fut reconnu « mort pour la France » par décision du secrétariat général aux Anciens combattants datée du 17 octobre 1944.
Sources

SOURCES : Arch. dép. Nord, 1 R 3416. — Sites Internet : Mémorial GenWeb ; Massacre d’Ascq ; art. biogr. Wikipedia. — État civil d’Ascq, 1 Mi EC 20 R 2, acte n° 26. — Notes Jacqueline Duhem.

BIBLIOGRAPHIE. Jacqueline Duhem, Ascq 1944. Un massacre dans le Nord. Une affaire franco-allemande, Les Lumières de Lille éd., 2014, 266 p.

Iconographie
ICONOGRAPHIE. Site Massacre d’Ascq

Frédéric Stévenot

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