Né le 23 février 1908 à Orchies (Nord), victime civile massacrée dans la nuit du 1er au 2 avril 1944 à Ascq (auj. Villeneuve-d’Ascq, Nord) ; cheminot ; victime civile homologuée RIF.

Paul Otlet entra à la Compagnie de chemin de fer du Nord comme apprenti ajusteur à Hellemmes en 1924. Il promu mineur ouvrier ajusteur à l’essai le 1er septembre 1927. Il démissionna en mai 1928 pour effectuer son service militaire au 361e régiment d’artillerie jusqu’au 9 octobre 1929. Il réintégra le chemin de fer le 14 octobre comme ouvrier ajusteur à l’essai. Il se maria en 1934 avec Colombe Dutriez et le couple s’installa 49 rue Mangin, à Ascq. Ils n’eurent pas d’enfant. Le 1er juin 1943, il fut affecté à Hellemmes comme ouvrier ajusteur.
Âgé de 36 ans, Paul Otlet fut l’une des quatre-vingt-six victimes civiles qui périrent lors du massacre de Villeneuve-d’Ascq, dans la nuit du 1er au 2 avril 1944.
Le 1er avril 1944 à 22h45, un train en provenance de Bruxelles transportant de jeunes soldats de la XIIe SS Panzerdivision "Hitlerjugend" fut l’objet d’un sabotage par le groupe de résistants "La Voie du Nord", en gare d’Ascq. Trois wagons déraillèrent mais il n’y eut que de légers dégâts matériels. Cependant le commandant du bataillon, l’Obersturmführer Walter Hauck ordonna des représailles. Tous les hommes furent raflés et amenés vers la gare. Paul Otlet fut arrêté à son domicile et conduit de force vers la gare le long de la voie où avait eu lieu le sabotage. Peu après les exécutions commencèrent et les otages vont être exécutés les uns après les autres. Le massacre cessera sur ordre à une heure quinze du matin, le 2 avril.
Il est inhumé dans le carré de corps restitués, au cimetière communal, à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué à la Résistance intérieure française (RIF) sans appartenance à un mouvement.
Son nom figure sur le monument commémoratif 1939-1945 [Ascq], sur le monument commémoratif 1939-1945 du carré de corps restitués au cimetière, sur la plaque commémorative 1939-1945 de la SNCF en gare, à Villeneuve-d’Ascq ainsi que sur le monument aux morts des ateliers d’Hellemmes et celui du centre d’apprentissage, à Hellemmes-Lille (Nord).
Sources

SOURCES : dossier SHD Vincennes GR 16 P 452151 (nc).— Sites Internet : Mémorial GenWeb (1) ; Massacre d’Ascq.— Laurent Thiery dans Cheminots victimes de la répression Mémorial 1940-1945, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017, page 1112.

Iconographie
ICONOGRAPHIE. Site Massacre d’Ascq

Frédéric Stévenot, Jean-Louis Ponnavoy

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