DANJON Marcel, Denis, Ernest
Né le 28 octobre 1920 à Saint-Amand-Montrond (Cher), exécuté sommairement le 19 juillet 1944 à Saint-Dizier-Leyrenne (Creuse) ; volailler ; résistant, maquis du Cher compagnie Surcouf, et AS de la Creuse.
Après le passage de la division Das Reich et les combats et massacres du 9 juin 1944 au 12 juin 1944, une période de calme relatif s’installa en Creuse. Les maquis du Cher repliés dans le sud de la Creuse connurent un répit relatif. A la mi-juillet 1944, la brigade Jesser, une formation militaire allemande, composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, entra en Creuse pour organiser la répression contre les forces de la Résistance. Le 1er bataillon du régiment 1000 (commandant Vonalt) installa à Bourganeuf (Creuse) son PC opérationnel. A partir du 16 juillet en particulier, le commandement fit rayonner ses compagnies à partir de la ville avec l’objectif d’accrocher les groupes de maquisards présents dans le sud de la Creuse pour les éliminer. Les maquisards du Cher étaient trop nombreux (144) pour échapper discrètement aux Allemands. Ils choisirent de regagner le Cher et se divisèrent en deux groupes : un avec Daniel Blanchard alias Surcouf, l’autre avec le lieutenant Georges Chaillaud. Ils avaient avec eux des miliciens pris en otage à Saint-Amand-Montrond. Au matin du 19 juillet 1944, Daniel Blanchard et ses hommes qui bivouaquaient dans un bois furent encerclés par une unité allemande à la Croix-de-la Mine, commune de Saint-Dizier-Leyrenne. Selon l’attestation donnée en 1962 par Georges Chaillaud (dossier AVCC op. cit.) Marcel Danjon « a été blessé au combat le 19 juillet 1944 au cours d’un engagement avec les troupes allemandes au bois de Chauvergne-Piollet et ramené dans nos lignes. Il a ensuite été achevé par les troupes allemandes lorsqu’elles investirent totalement le bois ». D’autres témoignages (dossier AVCC) indiquent en effet qu’après le combat, une seconde unité allemande a ratissé le secteur faisant de nombreux prisonniers et achevant systématiquement les blessés : « Les SS qui prirent la relève firent une sélection des résistants arrêtés et, devant nous, tuèrent d’une balle dans la nuque M. Danjon Marcel ». Provisoirement inhumé à la Croix de la Mine, son corps fut exhumé par les services de la Croix-Rouge de Bourganeuf le 27 octobre 1944 et réinhumé le lendemain 28 octobre 1944 à Saint-Amand-Montrond.
Il obtint la mention mort pour la France, fut homologué sergent FFI à titre posthume en septembre 1947 et Déporté Interné Résistant (DIR) en 1967. Il reçut également la médaille de la Résistance à titre posthume. Son nom est inscrit sur la plaque commémorative et le monument aux morts de Saint-Amand-Montrond. Une stèle à la mémoire des combattants de la Surcouf tombés le 19 juillet 1944 à la Croix-de-la-Mine a été dressée sur les lieux du drame dans la forêt et est toujours l’objet de cérémonies mémorielles. Son nom figure enfin sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret
SOURCES : SHD Caen dossiers AVCC AC 21 P 440 613 et 112288 — La Résistance dans le Cher 1940-1944, édité par l’association des Amis du Musée de la Résistance et de la déportation de Bourges, MRN et CDDP du Cher, 2004. — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — mémorial genweb —Mémoire des Hommes.
Michel Thébault