Né le 14 août 1914 à Saint-André-d’Ornay (Vendée), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 à Saint-André-d’Ornay ; employé du ravitaillement ; résistant groupe FFI R.10 (Libération-Nord).

Stèle commémorative
Stèle commémorative
Auguste Murail était le fils d’Auguste, Jean, Aimé Murail (1882 – 1914), cultivateur, et de Clémentine, Marie Michaud, tous deux domiciliés au lieu-dit L’Angelmière, commune de Saint-André-d’Ornay.
Son père mobilisé au début d’août 1914, rejoignit, au dire de son registre matricule, son régiment, le 93ème Régiment d’Infanterie, le 12 août 1914, deux jours avant la naissance de son fils, naissance à laquelle il ne put donc assister. Blessé une première fois en novembre 1914, il retourna rapidement au front dès le 21 novembre 1914 au 293ème Régiment d’Infanterie. Il fut porté disparu le 26 novembre 1915 à Ville-sur-Tourbe (Marne) lors de l’offensive de l’automne 1915 en Champagne. Le jugement établissant son décès ne fut établi qu’en 1921 et inscrit au registre des décès de Saint-André-d’Ornay le 13 mai 1921. Auguste Murail orphelin de guerre n’a sans doute jamais pu connaître son père.
Il épousa Magdeleine, Marie, Louise, Marthe Gendreau dont il eut une fille, née en 1939.
Mobilisé en septembre 1939 comme soldat de 2ème classe, il fit la campagne de 1940 et fut fait prisonnier, interné au Frontstalag 134 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, aujourd’hui Côtes-d’Armor).
Il fut rapidement libéré et revint à son domicile vendéen. Il travailla alors au Ravitaillement général, à La Roche-sur-Yon. Jacques Bréger, l’un de ses collègues, connaissant ses sentiments patriotiques, le recruta par l’intermédiaire de l’un de ses cousins, ancien prisonnier comme lui, et l’amena à s’engager dans le Mouvement « Résistance » dont Maxime Dervieux était responsable en Vendée. Auguste Murail fit également partie à l’été 44 du groupe FFI R.10 (Libération-Nord).
Volontaire pour toutes les missions périlleuses, il accompagna le 2 septembre 1944, le groupe de Maxime Dervieux pour récupérer, sur ses renseignements, des munitions allemandes dont plusieurs caisses de grenades à manche, dans une cache au bois des Fontenelles, près de La Roche-sur-Yon. La mission accomplie, Auguste Murail rentra à l’Angelmière, avec pour mission de surveiller les mouvements de troupes allemandes passant par Saint-André d’Ornay et les environs. Il fut intercepté près de Tournefou, par des soldats allemands placés en sentinelles pour protéger le cantonnement pour la nuit, d’une unité allemande se repliant de l’île de Noirmoutier (Vendée) vers la poche en formation de La Rochelle (Charente-Maritime) et qui avait déjà procédé la veille à des exactions dans le secteur d’Apremont. Il tenta de s’enfuir. Arrêté, on trouva sur lui un pistolet et un brassard FFI. Torturé pendant plus d’une heure à coups de crosse, les membres fracturés, il fut peu après exécuté sommairement tué d’une balle dans la nuque, sur un chemin proche. Auguste Murail n’a pas parlé sous les coups et par son héroïsme, a sauvé la vie du groupe, dont celle des familles Dervieux, Buquet et Bréger. L’adjudant-chef allemand coupable de son exécution comme de celles des otages d’Apremont fut condamné pour crime de guerre, le 7 septembre 1949 par le tribunal militaire de Bordeaux à cinq ans de travaux forcés.
Auguste Murail obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-André-d’Ornay. Une stèle commémorative sur le lieu de son décès fut dressée après la guerre et une rue de Saint-André-d’Ornay porte son nom dans le quartier actuel de L’Angelmière, commune de La-Roche-Sur-Yon.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vendée (État civil, registre matricule) — Liste officielle des prisonniers de guerre, bulletin officiel n° 53 du 16 décembre 1940 (site Gallica) — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) Libé-Nord maquis de Palluau R10 et Fougère GR 19 P 85/7 — Allocution prononcée par Jacques Bréger le 15 mai 1999 devant la stèle d’Auguste Murail à Tournefou. Document conservé et transcrit par Guylène Trajan-Bertrand, petite-fille de Maxime Dervieux. — Michel Gautier Occupation et Résistance en Vendée Geste Éditions, 2017 — Mémoire des Hommes — mémorial genweb.

Iconographie
Photographie de la stèle communiquée par M. Bernard Guitton.

Michel Thébault, Guylène Trajan-Bertrand

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