Né le 7 février 1913 à Condette (Pas-de-Calais), guillotiné le 13 septembre 1944 à Brandenburg-An-Der-Havel (Brandenburg) (Allemagne) suite à une condamnation à mort ; cheminot ; requis du STO ; victime civile.

Victor Hodique était le fils de Victor, tisserand et de Louise Lebon, couturière. Il était célibataire et domicilié à Amiens (Somme).
Il entra à la compagnie de chemin de fer du Nord le 7 décembre 1936 comme d’équipe, au service de l’Exploitation en gare de Longueau (Somme). Il fut réquisitionné au titre du STO et détaché auprès de la Deutsche Reichsbanh le 6 janvier 1943. Il fut envoyé à Braunschweig (Brunswick) pour travailler comme atteleur à la gare de triage. Comme tous ses camarades français, il fit preuve de mauvaise volonté allant jusqu’à afficher ouvertement ses sentiments antiallemands. Son petit groupe se livrait à des sabotages en gare en envoyant les rames de wagons dans le mauvais sens, en ne mettant pas les sabots d’enrayage sur la voie faisant ainsi se tamponner les wagons entre eux, ce qui occasionnait des dégâts importants sur le matériel et les chargements. Victor Hodique et treize de ses camarades furent arrêtés le 11 octobre 1943 sur la dénonciation d’un travailleur volontaire français et d’un Alsacien. Onze d’entre eux furent condamnés à mort le 20 juillet 1944 sous l’accusation d’aide à l’ennemi par le Kammergericht (Chambre d’appel) de Berlin venu siéger à Braunschweig. Trois condamnés eurent leur peine commuée en des travaux forcés. Le 21 juillet Victor Hodique et les dix cheminots condamnés avec lui furent transférés à la prison de Wolfenbüttel puis à la forteresse de Brandenburg-Görden afin d’être exécutés. Il fut guillotiné le 13 septembre 1944 à 11h51.
Il fut incinéré et l’urne contenant ses cendres fut déposée le 15 septembre 1944 au Franzözicher Friedhof in Frohnau, à Berlin (Allemagne).
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 28 juin 1947 et le titre de Déporté résistant le 15 avril 1957.
Son nom figure sur la plaque 1939-1945 apposée sur la façade de la gare, à Brandenburg (Allemagne) et sur la plaque commémorative SNCF apposée sur la façade de la gare, à Longueau (Somme).
Sources

SOURCES : Arnaud Boulligny dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— Mémorial Genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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