Né le 29 mai 1918 à Rang-du-Fliers (Pas-de-Calais), guillotiné le 13 septembre 1944 à Brandenburg-An-Der-Havel (Brandenburg) (Allemagne) suite à une condamnation à mort ; cheminot ; requis du STO ; résistant du groupe de sabotage des cheminots en gare de Braunschweig.

Raymond Menuge était le fils d’Émile, sous-chef de manœuvre au chemin de fer et de Marie Lebas. Il était célibataire et domicilié chez ses parents à Saint-Paul-sur-Ternoise (Pas-de-Calais).
Il était employé dans une librairie et entra à la SNCF le 25 décembre 1941 ou le 1er mars 1942 selon les documents, comme homme d’équipe à l’essai en gare d’Aubigny-en-Artois (Pas-de-Calais). Nommé homme d’équipe le 29 décembre 1942, il fut requis pour le STO le 16 janvier 1943 et détaché auprès de la Deutsche Reichsbanh. Il fut envoyé avec d’autres français à la gare de triage de Braunschweig (Brunswick). Comme tous ses camarades français, il fit preuve de mauvaise volonté allant jusqu’à afficher ouvertement ses sentiments antiallemands. Son petit groupe se livrait à des sabotages en gare en envoyant les rames de wagons dans le mauvais sens, en ne mettant pas les sabots d’enrayage sur les voies faisant ainsi se tamponner les wagons entre eux, ce qui occasionnait des dégâts importants au matériel et aux chargements. Raymond Menuge et treize de ses camarades furent arrêtés le 11 octobre 1943 sur la dénonciation d’un travailleur volontaire français et d’un Alsacien. Onze d’entre eux furent condamnés à mort le 20 juillet 1944 sous l’accusation d’aide à l’ennemi par le Kammergericht (Chambre d’appel) de Berlin venu siéger à Braunschweig. Trois condamnés eurent leur peine commuée en des travaux forcés. Le 21 juillet Raymond Menuge et les dix cheminots condamnés à mort avec lui furent transférés à la prison de Wolfenbüttel puis à la forteresse de Brandenburg-Görden afin d’être exécutés. Il fut guillotiné le 13 septembre 1944 à 11h49.
Il obtint la mention « Mort pour la France » par décision du ministère des Anciens combattants le 4 décembre 1948 et le titre de "Déporté résistant" le 15 avril 1957 ainsi que la mention « Mort en déportation » par arrêté du 15 décembre 1955.
Son nom figure sur la plaque 1939-1945 apposée sur la façade de la gare, à Brandenburg (Allemagne), sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative apposée 1939-1945 de la SNCF, à Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais).
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16P 411133.— Arnaud Boulligny dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— Mémorial Genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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