Né le 11 août 1922 à Paris (XIVe arr.), guillotiné le 13 septembre 1944 à Brandenburg-An-Der-Havel (Brandenburg) (Allemagne) suite à une condamnation à mort ; cheminot ; requis du STO ; résistant groupe de sabotage des cheminots à Braunschweig.

Jean Richard était le fils de Jean, inspecteur de police et d’Élisabeth Charvier. Il était célibataire et domicilié chez ses parents 12 rue d’Oran, à Paris (XVIIIe arr.).
Il entra à la SNCF comme homme d’équipe au service de l’Exploitation en gare de Paris-la-Chapelle-Triage (XVIIIe arr.) et fut réquisitionné au titre du STO pour partir en Allemagne. Il fut détaché auprès de la Deutsche Reichsbanh le 26 juin 1943 et envoyé avec d’autres cheminots à Braunschweig (Brunswick) pour travailler à l’attelage des wagons à la gare de triage. Comme tous ses camarades français, il fit preuve de mauvaise volonté allant jusqu’à afficher ouvertement ses sentiments antiallemands. Son petit groupe se livrait à des sabotages en gare en envoyant les rames de wagons dans le mauvais sens, en ne mettant pas les sabots d’enrayage sur la voie faisant ainsi se tamponner les wagons entre eux, ce qui occasionnait des dégâts importants au matériel et aux chargements. Jean Richard et treize de ses camarades furent arrêtés par la Gestapo locale le 11 octobre 1943 sur la dénonciation d’un travailleur volontaire français et d’un Alsacien. Onze d’entre eux furent condamnés à mort le 20 juillet 1944 sous l’accusation d’aide à l’ennemi par le Kammergericht (Chambre d’appel) de Berlin venu siéger à Braunschweig. Trois condamnés eurent leur peine commuée en des travaux forcés. Le 21 juillet Jean Richard et les dix autres cheminots condamnés avec lui furent transférés à la prison de Wolfenbüttel puis à la forteresse de Brandenburg-Görden afin d’y être exécutés. Il fut guillotiné le 13 septembre 1944 à 12h03.
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 2 août 1948 et le titre de "Déporté et interné résistant" le 6 septembre 1963. Il obtint également la mention « Mort en déportation » parue au JO du 14 décembre 1997.
Son nom figure sur la plaque 1939-1945 apposée sur la façade de la gare, à Brandenburg (Allemagne) et sur la plaque commémorative SNCF, à Paris-la-Chapelle (XVIIIe arr.).
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 509540.— Arnaud Boulligny dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— Rail et Mémoire.— Mémorial Genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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