Né le 9 janvier 1921 à Villefranche-sur-Saône (Saône-et-Loire), mort en action le 11 novembre 1943 à Montmelard (Saône-et-Loire) ; cheminot ; résistant de l’armée secrète (AS) de Saône-et-Loire.

Philibert Blanc était le fils de Denis et de Julie Anna Bourlier. Il était célibataire et domicilié à Limas (Rhône). Il entra à la SNCF comme homme d’équipe et auxiliaire aiguilleur à Villefranche-sur-Saône (Rhône). Requis pour le STO, il devait partir pour l’Allemagne le 18 Juillet 1943 et travailler à la Deutsche Reichsbahn (DRB), à Munich Sud. Il refusa de partir et devint réfractaire. Il rejoignit la Résistance à l’armée secrète (AS), dans le maquis de Beaubery (Saône-et-Loire) le 1er septembre 1943.
Depuis octobre, le maquis de Beaubery regroupait 250 hommes. Il avait été organisé pour devenir un maquis d’où sortiraient les cadres nécessaires lors de l’insurrection générale du département et des régions voisines. Il comprenait deux formations, l’une à Combrenod, grossie par les ouvriers jusque-là placés dans les fermes, et l’autre à Villars, entre Beaubery et Montmelard. C’est de là que le 11 novembre 1943 le capitaine Claude qui le commandait décida avec ses troupes, d’aller rendre les honneurs aux morts de 1914-18 et de défiler en armes, drapeau en tête. Tandis qu’il déposait la gerbe au pied du monument aux morts, un agent de liaison vint lui annoncer que 400 Allemands environ à bord de douze camions étaient partis de Mâcon pour attaquer les camps
Avertis de l’imminence d’un encerclement, les maquisards prirent leurs dispositions de combat. Cinquante hommes se trouvaient à Villars, à deux kilomètres du gros des troupes, et ignoraient tout des événements. Le capitaine Claude leur envoya un détachement de sept hommes pour les avertir de se replier à temps vers lui mais il était déjà trop tard. Il était environ douze heures et les Allemands arrivés sur les lieux ouvrirent le feu sur les maquisards.
L’ennemi contourna les positions par le sud et les maquisards amorcèrent une retraite vers le nord, tandis que le détachement, qui avait pour mission d’entrer en contact avec eux, tomba dans les filets de l’ennemi en plein bois, et entama une lutte sans espoir. Les Allemands décimèrent le groupe, tuant quatre hommes, dont Philibert Blanc, en blessant deux autres et faisant le septième prisonnier. Puis ils s’avancèrent sur Combrenod, mais se heurtèrent à une résistance efficace malgré l’infériorité numérique et matérielle, 90 maquisards contre 450 du côté de l’ennemi. A dix-neuf heures, ils durent se retirer en emmenant toutefois sept otages avec eux. 27 soldats de la Wehrmacht trouvèrent la mort. Le général allemand commandant le secteur de Mâcon déclara : « Nous croyions trouver des bandits, nous avons trouvé des soldats ».
A la nuit, les maquisards faiblement éclairés par une bougie, inhumèrent leurs camarades tombés au combat et quittèrent leurs cantonnements pour se diriger vers Gibles, au sud-ouest de Montmelard avant de se replier en camion vers les carrières de Sylla, à trente cinq kilomètres plus au nord.
Philibert Blanc était tombé au lieu-dit "Haut du Spray", à Montmelard.
L’acte de décès dressé le 29 novembre 1943 constatait la découverte du cadavre d’un inconnu dont le signalement était le suivant ; "âge approximatif vingt cinq ans", taille : un mètre soixante huit : cheveux châtains ; visage ovale, blessure à la poitrine ; habillement : chandail et pantalon drap kakis, brodequins houseaux".
Un jugement rectificatif de décès fut rendu par le Tribunal de première instance de Mâcon (Saône-et-Loire) le 24 décembre 1946 et transcrit à l’état civil de Montmelard le 10 janvier 1947.
Il obtint la mention « Mort pour la France » portée sur l’acte de décès et une citation à l’ordre du corps d’armée comportant l’attribution à titre posthume de la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil.
Son nom figure sur la plaque commémorative de la SNCF, à Villefranche-sur-Saône et la plaque régionale en gare de Lyon-Perrache, sur le monument aux morts, à Limas (Rhône) et sur le mémorial 1939-1945, à Beaubery (Saône-et-Loire).
Sources

SOURCES : Rail et mémoire.— Notice sans nom d’auteur dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).

Jean-Louis Ponnavoy

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