Né le 21 juillet 1909 à Lapeyrouse (Puy-de-Dôme), exécuté sommairement par les Allemands le 8 août 1944 à Lapeyrouse ; agriculteur ; victime civile.

Fils de Léon et de Léonie, née Dubeaud, Marcel Lafanechère était agriculteur à Lapeyrouse (Puy-de-Dôme), commune en bordure du département de l’Allier. Il possédait une petite propriété en fermage. Il était marié à André Lucienne Labre et avait une fille.
La résistance était bien structurée dans ce secteur du maquis des Combrailles en zone 13, avec notamment trois lieux sur la commune même de Lapeyrouse, aux hameaux de Chiez, La Faye, Les Aiguillons, composés en grande partie de jeunes montluçonnais et de jeunes de la région. Les Allemands ayant établi un poste de contrôle au lieu-dit " La Bosse " à 15 kilomètres de Lapeyrouse, depuis plus d’un an, la relève s’effectuait à partir de Montluçon presque journellement et à des horaires variables. La R.D. 998 devint un lieu de passages fréquents pour les Allemands.
Le 7 juin, les maquisards cessèrent de se terrer au fond des hameaux : les voitures sillonnaient routes et chemins,
L’après-midi du 8 août, il était allé à la Mairie puis s’était arrêté chez M. Lescher pour régler des affaires de forge au lieu-dit “Maison Rouge”. Arrivèrent alors deux voitures du " maquis " du Chiez qui venaient d’effectuer une opération de police à la gare de Lapeyrouse. Au même moment, survenait un petit camion à plateau où se trouvaient sept ou huit soldats allemands. Les maquisards au nombre de huit à dix ayant l’ordre de ne pas engager de combat en zone habitée se dispersèrent par la route de Montmarault. Edmond Cocu, l’un des FTP, fut tué le premier sur la route de Montmarault 50 mètres plus loin, quant à Marcel Lafanechère, qui se trouvait fortuitement sur les lieux, il sortit de chez M. Lescher pour ranger sa bicyclette de peur qu’on lui vole. C’est là que les Allemands l’arrêtèrent, le traitant de maquisard alors qu’il n’avait aucun lien avec la Résistance et marchait difficilement. Il fut frappé à coup de crosse, puis hissé sur le camion, sans doute pour être emmené et interrogé ; mais finalement, le chef des Allemands le fit redescendre pour être exécuté à l’angle de la maison, devant le travail à ferrer les chevaux.
Selon un témoignage, un soldat allemand se servit de Lafanechère en guise d’écran pour avancer jusqu’à un carrefour pour voir s’il n’y avait pas des maquisards. Et c’est une fois arrivé au carrefour qu’il fut abattu d’une balle dans la nuque par le chef du détachement.
Les Allemands mirent ensuite le feu à la maison où il s’était rendu et Messieurs Léon, Marcel et Jean Lescher ne durent la vie sauve qu’à leur absence des lieux à ce moment-là.
Il a été déclaré “Mort pour la France”
Une stèle en mémoire d’Edmond Cocu et Marcel Lafanechère est honorée chaque année à Lapeyrouse.
Son nom ne figure pas sur la base MémorialGenWeb.
Sources

sources : AVCC Caen, AC 21 P 361027, dossier Marcel Lafanéchère (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945 .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 28. Crimes de guerre à Lapeyrouse .— SHD Vincennes, dossier Marcel Lafanechère, GR 16 P 328566 (non consulté) .— “Cérémonie du 8 août, souvenir, “Lapeyrouse, informations municipales, 2014 [en ligne] .— Geneanet .—État civil.

Eric Panthou

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