Béziers (Hérault), Allées Paul-Riquet, 20 août 1944
Dans la journée du 20 août 1944 se produisirent dans Béziers (Hérault) des incidents liés au départ et au passage des troupes allemandes de la 19e armée. En effet, après avoir reçu l’ordre d’évacuer la région pour rejoindre l’Est du Rhône, les forces d’occupation quittèrent le Languedoc méditerranéen dans une atmosphère lourde de tensions et de menaces. Le harcèlement continuel de l’aviation alliée sur le littoral ainsi que celui des maquis qui tout au long des axes de circulation de l’arrière-pays provoquent une extrême nervosité de la part de ces soldats qui sont prêt à tout pour fuir le Sud-Ouest du territoire français qui est en train de devenir pour eux une nasse. C’est dans ce contexte que se produisirent dans le centre-ville de Béziers une exécution sommaire et le mitraillage d’une dizaine de civils.
En fin d’après-midi, un nouveau déchaînement de violence se produisit. Tout long de la journée les colonnes allemandes avaient traversé la ville. Spontanément et probablement au mépris des consignes de prudences, des badauds s’attroupèrent pour observer le reflux de ces éléments, juchés sur des véhicules hétéroclites et parfois volés, signes extérieur d’une défaite en train d’être consommée. À 17h, un char remorqué par un camion s’encastra dans le café la Pergola, place de la République. Ses propriétaires décidèrent alors de l’abandonner et y mirent le feu. La police fit alors évacuer la place alors que l’incendie menaçait de faire sauter le char et ses munitions. C’est cette explosion qui provoqua probablement une panique parmi les troupes allemandes qui entraîna la fusillade. Les soldats se mirent à mitrailler les alentours du théâtre, les allées Paul Riquet et la place Jean Jaurès (la citadelle) ce qui déclencha une panique parmi les nombreux habitants qui déambulaient sur ces Champs Élysées biterrois. Lorsque la fusillade cessa, on relevait près d’une quarantaine de blessés et surtout 8 morts : Charles Anselme, Pedro Costeils, Joseph Cazottes (Lespignan), Josette Boyer (16 ans), Alexandre Rouquette, Joseph Blasco, François Rouquié. Il fallait également y ajouter Louis Fonoll, jeune secouriste de 17 ans, tué alors qu’il relevait des blessés sur la place Jean Jaurès.
Victimes des fusillades du 20 août 1944
Gare SNCF :
Jacques JACOMY, 57 ans, contremaître maçon, père de trois enfants.
Louis FONOLL
Allées Paul-Riquet, place Jean-Jaurès :
Charles ANSELME
Joseph BLASCO
Josette BOYER
Joseph CAZOTTES
Pedro COSTEILS
Louis FONOLL
Alexandre ROUQUETTE
François ROUQUIÉ
SOURCE : Béziers Républicain, 24 février 1945, 3 mars 1945, 17 mars 1945
Richard Vassakos