Né le 7 mars 1903 à Alès (Gard), mort sans doute le 10 juillet 1944 à Servas (Gard) exécuté par les « Waffen SS français (8e compagnie de la division Brandebourg, de l’Abwehr) et précipité dans le puits de la mine de lignite de Célas ; garagiste carrossier à Alès ; résistant (FTPF) d’Alès

Marius Rascalon était le fils d’Alexandre et de son épouse Augustine Grousset. Il était marié avec Yvonne Authouard âgée de trente-cinq ans en 1944. Garagiste, il possédait un atelier de carrosserie automobile à Alès, 20 rue Cavalerie. Il était domicilié dans cette ville 28 rue du Soleil. Il appartenait à un groupe de FTPF (Francs-tireurs et partisans français » légaux » assurant la logistique de maquis, en particulier celui établi dans les Cévennes, à Génolhac (Gard).
Ce fut René Roubaud, un agent double lié à la Milice, d’une part, et aux FTPF et au Front national, d’autre part, qui fut à l’origine de son arrestation le 5 juillet 1944, comme de celle, le même jour, de Gabriel Guiraud. Rascalon avait fait la connaissance de Roubaud en mars 1944 qui lui avait été présenté par Raoul Besson d’Alès. À la demande de Roubaud, il fabriqua des grenades pour le maquis. Le camionneur résistant Gabriel Guiraud présenta à nouveau Roubaud à Rascalon afin que ce dernier lui procurât deux tubes pour gazogènes. Rascalon fit entièrement confiance à Roubaud, ignorant ses contacts avec la Milice, auxiliaire à Alès, des Waffen SS qui sévissaient au fort Vauban.
Marius Rascalon et sa femme furent aussi arrêtée le 5 juillet 1944 et conduits au fort Vauban. Yvonne Rascalon fut finalement relâchée, au plus tard le 15 juillet. Au fort Vauban Marius Rascalon subit les interrogatoires et les tortures de Waffen SS français. Ces derniers le transférèrent ensuite au puis de la mine de lignite désaffectée de Célas à Servas (Gard). Il fut exécuté d’une balle dans la nuque et son corps fut précipité dans le puits le même jour que Gabriel Guiraud et Barthélemy Ramier. Un jugement du Tribunal civil de Première instance d’Alès rendu le 13 octobre 1944 établit que son décès avait été constaté le 16 septembre 1944 et indiqua que la date de la mort « n’a pas pu être précisée ». Ce jugement, servant d’acte de décès, fut enregistré à l’état civil de Servas le 25 octobre 1944. Il fut inhumé au cimetière d’Alès dans le carré des victimes des « Brandebourgeois » précipitées dans le puits de Célas.
Marius Rascalon obtint la mention « Mort pour la France » qui fut transcrite en mention marginale de son acte de décès sur l’état civil de Célas. Son nom figure sur le monument aux morts d’Alès sur la plaque commémorative 1939-1945), place des martyrs de la Résistance (parmi quarante-trois noms) à Alès, et à Célas au monument commémoratif du chevalet du puits de la mine de Célas.
Voir Servas, Puits de Célas (9, 10, 26 juin 1944
Sources

SOURCES : SHD, AVCC Caen, 21 P 622256, dossier de Gabriel Guiraud ; 21 P 145532, dossier de René Roubaud. — Arch. com. Servas, état civil. — Site MemorialGenWeb consulté le 15 novembre 2018.

André Balent

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