Né le 7 mai 1919 à Paris XIème arr. (Seine), exécuté sommairement le 27 juillet 1944 à Chard (Creuse) ; résistant AS bataillon Jack.

Jacques Brand était le fils de Haïm Brand 44 ans, ébéniste et d’Etel Wechler 36 ans, ménagère demeurant 32, rue Basfroi dans le 11° arrondissement. Il avait un frère plus âgé, Marcel (1910 – 1994), né le 5 octobre 1910 également à Paris. Dans la même rue, vivait également Isaac Brand, le jeune frère d’Haïm, également ébéniste, marié avec Elke Sapiro originaire de Lituanie, et père de trois enfants. Haim Brand décéda à l’hôpital Saint Antoine à Paris en janvier 1939.
Selon Marc Parrotin, auteur d’un mémorial de la Résistance creusoise (op. cit.) Jacques Brand fut mobilisé en 1939. Né en mai 1919, il est probable qu’il a été appelé sous les drapeaux (classe 39) avant même la déclaration de guerre de septembre et donc mobilisé en septembre dans l’armée. Toujours selon Marc Parrotin , « il participa à la défense de Cambrai, évacué à Dunkerque, puis après son retour en France, fait prisonnier » : s’il a été évacué de la poche de Dunkerque vers l’Angleterre, c’est au plus tard le 4 juin 1940. Ensuite les troupes françaises passées en Angleterre furent ramenées sur le sol français regroupées et renvoyées au front sur la Somme ou plus au sud. Il aurait donc été fait prisonnier sans doute en juin dans le cadre de la fin de la campagne de France. Evadé selon Marc Parrotin après deux ans de captivité, apprenant à son arrivée à Paris la déportation de sa mère, il se réfugia à Crocq (Creuse), entré au maquis en 1943 (son attestation de résistance dans son dossier AVCC à Caen indique membre des FFI, bataillon Jack depuis le 6 juin 1944). Engagé dans la Résistance, il rejoignit le bataillon Jack (Jack William Brodhurst) de l’Armée Secrète sur la commune de Chard.
Le 27 juillet 1944, l’attaque de la colonne Jesser contraignit les groupes de maquisards à tenter d’échapper à l’encerclement programmé des troupes allemandes. Le ratissage des forces allemandes leur permit la capture de plus d’une vingtaine de résistants. Regroupés, ils furent transportés en camion dans deux lieux différents et exécutés sommairement. Jacques Brand appartenait au groupe franc chargé de la protection du PC du commandant Jack. Lors de l’attaque, ce dernier prit rapidement la fuite avec l’ensemble de son état-major. Jacques Brand se retrouva dans un groupe de 11 jeunes maquisards du groupe de protection, isolés, peut-être égarés, et de toute façon laissés sans commandement. Le groupe fut incapable de trouver la solution du repli et fut encerclé dans un champ de blé où les 11 jeunes durent se rendre. Regroupés, ils furent transportés en camion et exécutés sommairement. Jacques Brand et ses 10 camarades furent fusillés, sur le sentier de la Goursole près du massif forestier du même nom au lieu-dit Les Monts. Inhumé dans un premier temps au cimetière de Chard son corps fut transféré après la seconde guerre mondiale dans la nécropole nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente), où il repose depuis lors, Section 1, carré D, rang 16, tombe 465.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Crocq. Il figure également sur le monument commémoratif de Chard et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret.
Sa mère Etel Brand, née en 1884 à Radauti (Roumanie), habitant au 43, rue Crozatier dans le 12ème arrondissement de Paris fut déportée à Sobibor par le convoi n° 53 au départ de Drancy le 25 mars 1943 et mourut au camp de Sobibor le 30 mars 1943.
Un arrêté du 22 juin 2016 l’a reconnue morte en déportation. Elle est inscrite sur le mur des Noms du mémorial de la Shoah à Paris.
Sa tante Elke et ses trois cousins et cousine, Mireille, née le 31 décembre 1928, Bernard né le 28 septembre 1935, et Jean né le 25 février 1942 furent arrêtés le 22 janvier 1944. Enfermés à Drancy ils furent déportés par le convoi 67 le 3 février 1944 et moururent à leur arrivée à Auschwitz le 8 février 1944. Les noms des enfants sont inscrits sur des plaques commémoratives dans les écoles du 11eme arrondissement et au jardin de la Folie Titon (pour Jean enfant trop jeune pour être scolarisé). Toute la famille est inscrite sur le mur des Noms du mémorial de la Shoah à Paris.
Sources

SOURCES : SHD Caen AVCC dossier AC 32973 — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et 21 P Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Mémorial de la Shoah — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — Renseignements familiaux Mme. Brigitte Gaudfrin.

Michel Thébault

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