Né le 1er septembre 1922 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), abattu par la Milice le 22 mai 1944 à Clermont-Ferrand ; employé de l’Etat ; communiste ; résistant au sein du corps franc "Cristal" et du 1er Corps franc d’Auvergne.

André Taiche était le fils de Clovis Taiche, ouvrier caoutchoutier, et d’Élise Marie Raynard, une famille de militants communistes. Il habitait 2 rue d’Aline à Montferrand, quartier de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et était célibataire.
Sa mère fut condamnée en février 1941 à un an de prison pour tentative de reconstitution du Parti communiste à Clermont-Ferrand. Elle resta maintenue internée au-delà de la durée de sa peine initiale. Son père, ouvrier chez Michelin, était mort en 1942, vraisemblablement à cause d’une maladie.
Alors qu’il avait été envoyé aux Chantiers de Jeunesse, il s’en évada le 23 mai 1943 après avoir été requis pour le STO. Par la suite, il put régulariser sa situation et il fut embauché le 16 novembre 1943 à l’établissement militaire des Gravanches, au quartier Louis Gentil, 13e base de soutien du matériel (13e BSMAT) en tant que surveillant-pompier. Il habitait Rue d’Aline, à Montferrand, chez ses parents.
Il ne rejoignit pas les FTP mais appartenait au « groupe Cristal », à compter du 1er mars 1943. Le corps-franc "Cristal", relevant des Mouvements Unis de la Résistance, était placé sous la responsabilité d’Alphonse Roche, alias "Capitaine Cristal". Il constituait un réseau de plusieurs dizaines d’hommes, chargé en particulier de soustraire du matériel aux Allemands, de se renseigner au sujet des transports et des déplacements de l’ennemi. Il fut en particulier chargé d’accompagner des réfractaires vers le maquis, de la surveillance d’agents ennemis, de propagande. Il est dit explicitement dans l’attestation signé Robert Huguet alias Prince et Émile Coulaudon, alias Gaspard, qu’il était chargé d’exécuter des agents ennemis. Il eut le grade d’adjudant, avec prise de rang au 1er mai 1944.
Le 22 mai 1944, vers 12h30, André Taiche consommait dans un bar du quartier des Neuf soleils avec deux camarades du réseau, Roger Astier et Marcel Delorme, en compagnie de Gilbert Savy. Les trois premiers étaient en mission ce jour-là, désignés pour surveiller et exécuter, si possible, un milicien domicilié dans le quartier de Lachaux, à proximité.
Brusquement, ils sont interpellés par un groupe de miliciens armés. Le chef du groupe était Jean Courjon, 20 ans dont le père, lui-même cadre de cette milice, avait été exécuté quelques jours plus tôt par des membres du groupe Cristal, en particulier Taiche et Astier. Courjon rentrait alors chez lui, accompagné de ses gardes du corps.
Fouillés, trois des jeunes hommes sont porteurs de colts et de grenades à main. Après les avoir désarmés, Courjon fit sortir les trois résistants du bar, leur ordonna de se ranger contre le mur de l’autre côté de l’Avenue d’Aubière ; les miliciens commencèrent à tirer avec leurs mitraillettes sur Marcel Delorme et André Taiche, et Roger Astier fut abattu de plusieurs balles dans le dos avant d’avoir complètement traversé la chaussée, au niveau de l’arrêt de tramway des Neuf-Soleils.
Puis Courjon les acheva un à un en leur tirant plusieurs balles dans la tête. Les cadavres sont restés environ trois heures sans protection avant d’être transportés à la morgue. La note adressée le jour même au Commissaire central était intitulée "Exécution de trois terroristes par des miliciens" ».
Marcel Savy fut déporté.
André Taiche a été déclaré Mort pour la France, homologué FFI pôur la période du 1er mars 1943 au 22 mai 1944. Il a reçu le titre d’Interné-Résistant (DIR).
Son nom figure sur le Monuments aux Morts 1939-1945 à Clermont-Ferrand, sur la plaque du Quartier Gentil et la plaque commémorative aux trois résistants tués avenue Léon Blum à Clermont-Ferrand. Une cellule du PCF prend son nom à la Libération à Clermont-Ferrand.
Sources

Sources : SHD Vincennes, dossier de résistant d’André Taiche : GR 16 P 560681 (non consulté) .— AVCC Caen. Dossiers André Taiche : AC 21 P 162387 et AC 21 P 679882 — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945 .— Arch. du Puy-de-Dôme, Dossier nominatifs d’attribution de la carte du combattant volontaire de la résistance pour André Taiche : 2546 W 5219 (non consulté) .— Arch. du Puy-de-Dôme, Dossier nominatif d’attribution de la carte du combattant au titre de la résistance à André Taiche : 2546 W 978 (non consulté) .— Arch. du Puy-de-Dôme, 1296W63 Le commissaire chef du service régional de police de sûreté à Clermont au préfet du Puy-de-Dôme, le 2 février 1943 .— Christophe Grégoire, Les Vampires : Éliminations et sabotages - Résistance, 1943-1945, éditions de Borée, 2015, 432 p. .— Laurence Coupérier, "Astier, Delorme et Taiche ont été abattus par la milice le 22 mai 1944", La Montagne, édition Clermont-Ferrand, 22 mai 2014 .— "Alphonse Roche a fêté ses 100 ans", La Montagne, édition Cantal, 22 juin 2013 .— La Montagne, 26 févier 1941 .— Gilles Lévy, Francis Cordet, A nous, Auvergne, Paris, Presses de la Cité, 1981 .— La Voix du Peuple, 30 juin 1945. — MémorialGenWeb .— Mémoire des Hommes.

Eric Panthou

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