Né le 9 juin 1875 à Betchat (Ariège), massacré le 10 juin 1944 à Betchat ; charron ; victime civile.

Plaque commémorative apposée sur le mur de la Poste de Betchat.
Plaque commémorative apposée sur le mur de la Poste de Betchat.
Crédit : MémorialGenWeb
Jean-Marie Rives était le fils de Joseph Rives, charron, alors âgé de trente ans, et de Marie Montané, son épouse, âgée de vingt-huit ans. Il se maria le 31 janvier 1913 dans sa commune natale avec Marie Marguerite Tourres. Il devint, à la suite de son père, le charron du village.
Au printemps 1944, la région de Betchat abritait un maquis des FTPF de la Haute-Garonne (3401e compagnie) commandé par le capitaine Jean Blasco dit Max. Il avait été renforcé la veille par des FTP urbains de Saint-Girons. Les maquisards avaient fait prisonniers trois soldats de la Wehrmacht et un officier ingénieur allemand, lesquels étaient gardés par Pierre Sirgant.
Le 10 juin 1944, le village de Betchat fut investi par un détachement de la 10e Compagnie du régiment Deutschland de la 2e Panzerdivision SS Das Reich, qui venait de massacrer 27 civils à Marsoulas (Haute-Garonne), village proche de Betchat. Ils libérèrent les prisonniers, capturèrent et exécutèrent Pierre Sirgant vers 10 h devant la grange Bouin. Et ils massacrèrent aussi deux civils, Jean-Marie Joubé et Jean-Marie Rives alors que la colonne de la 10e compagnie du 3e bataillon du régiment Deutschland de la division Das Reich, provenant de Marsoulas tout proche, arrivait aux premières maisons de Betchat. Ce dernier fut abattu en allant secourir, avec son frère Augustin, ses vaches attachées dans une étable atteinte par une grenade incendiaire tirée par les Allemands. Augustin avait réussi à sortir les vaches de l’édifice en feu. Jean-Marie Rives s’était également efforcé d’éteindre l’incendie avec l’aide de son frère. Rentrant chez lui, pris dans doute pour un maquisard, il fut atteint par un coup de feu tiré par un Allemand, fauché près e sa grange. Le projectile l’aurait atteint en pleine poitrine d’après certains témoignages. Selon d’autres, la balle l’aurait atteint au bas du buste, au côté droit, au dessus de la ceinture.
L’exécution de Jean-Marie Rives est évoquée par Roland Dorgelès (op. cit., 1945) dans son récit de l’attaque de Marsoulas et de Betchat.
Les trois noms (Joubé, Rives et Sirgant) sont inscrits sur une plaque commémorative apposée sur le mur de la Poste de Betchat.
Voir : Betchat, Fabas, Mercenac (Ariège), victimes de la division SS Das Reich en Couserans, 10 juin 1944
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen, AVCC, AC 21 P 161029 et Vincennes GR 16 P 550734 (à consulter). Arch. dép. Ariège, 64 J 206, fonds Claude Delpla, maquis de Betchat, rapports de gendarmerie (Betchat, 23 mars 1945) destinés à la commission d’enquête sur les crimes de guerre. — Roland Dorgelès, Carte d’identité. Récit de l’Occupation, Paris, Albin Michel, 1945, 91 p. [p. 50]. — Guy Penaud, La Das Reich : la 2e SS Panzerdivision, préface d’Yves Guéna et introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, pp. 382-383 et 520. — Henri Soum, La mort en vert-de-gris. le maquis de Cazères, Toulouse, Signes du monde, 1994, 280 p. [p. 215-217]. — Hélène Guillon, Les Massacrés par les Allemands en France, 1940-1945, Étude sur la répression extra-judiciaire allemande en France de l’invasion à la Libération, mémoire de master 2 sous la direction de Michel Boivin, université de Caen, UFR d’Histoire, 2005-2006, Annexes. — MémorialGenWeb. — acte de naissance (arch. dép. Ariège, en ligne). — Notes d’André Balent.

André Balent, Dominique Tantin

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