Né le 11 février 1905 à Paris XXème arr. (Seine), exécuté sommairement le 14 août 1944 à la carrière des Grises, commune de Prémilhat (Allier) ; ouvrier d’usine ; résistant ?

Philippe Drouilly était le fils d’Eugénie Drouilly, âgée de 18 ans à sa naisssance, employée de ménage, demeurant 18, rue Ligner dans le XXème arrondissement. Il se maria à Néris-les-Bains (Allier) le 28 juillet 1928 avec Victorine, Marie Rolle. En 1944, père d’un enfant il demeurait 1, rue du canal à Montluçon. Il était ouvrier d’usine à l’usine Saint-Jacques. L’usine Saint-Jacques de la Compagnie des forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons, était une société sidérurgique et minière française de première importance et l’un des fleurons de l’industrie lourde montluçonnaise. Spécialisée dans la forge et la fonderie d’armement, elle fournit dans les années 30 des tourelles pour l’équipement de la ligne Maginot. Pendant la guerre elle dut participer à l’effort de guerre allemand. Elle était aussi un bastion ouvrier où la CGT et le parti communiste étaient puissants. Ils animèrent pendant la guerre une résistance ouvrière déterminée. Il semble que Philippe Drouilly ait pu participer à cette résistance interne à l’usine.
Il fut arrêté à Montluçon à une date qui reste à préciser. A cette période, et en particulier début août 1944, tout un groupe d’habitants de la ville fut arrêté « accusés à tort ou à raison (selon l’affirmation de l’historien André Touret) d’avoir aidés les maquisards ». Incarcéré à la caserne Richemont à Montluçon (Allier), Philippe Drouilly en fut extrait le 14 août 1944, vers 5 heures du matin, avec 41 autres civils également détenus au même lieu. Ils furent conduits en camion sur la route de Quinssaines jusqu’au lieu-dit Les Grises, sur la commune de Prémilhat (Allier). Ils furent fusillés, vraisemblablement en représailles aux multiples attentats et actes de sabotages accomplis dans le secteur de Montluçon dans les premiers jours d’août 1944. Les corps furent jetés dans des fosses creusées à l’avance et couverts de chaux vive. Il fut inhumé au cimetière Saint-Paul de Montluçon.
Son nom figure sur la stèle commémorative de Prémilhat (Allier).
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 445 139, dossier Philippe Drouilly (nc). — André Touret « Montluçon 1940-1944 : la mémoire retrouvée » 2001 et interview au journal La Montagne 13 août 2013 — Mémorial genweb. — Arch. Dép. Seine (état civil).

Michel Thébault

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