Né le 7 octobre 1896 à Champs-Saint-Père (Vendée), massacré le 2 septembre 1944 à Mareuil-sur-Lay (aujourd’hui Mareuil-sur-Lay-Dissais (Vendée) ; entrepreneur de transport ; victime civile.

Ernest Mazoué était le fils de Benjamin, François Mazoué, âgé de 33 ans, cultivateur et de Marie, Henriette, Clémence Robin âgée de 33 ans, cultivatrice, demeurant tous deux à Nouailles, commune de Champs-Saint-Père. Lors de la conscription en 1916, il déclara la profession de conducteur d’autos. Il s’engagea volontairement pour 4 ans en avril 1916. Il fut affecté dans plusieurs régiments d’artillerie successifs, comme signaleur – téléphoniste détaché dans des unités d’infanterie pour assurer le réglage des tirs d’artillerie. A ce titre il fut deux fois cité à l’ordre du régiment ainsi en mai 1918 : « Signaleur consciencieux, et dévoué, détaché à l’Infanterie au cours des combats de mai 1918. A continué à envoyer des communications optiques de la plus haute importance, malgré la violence des bombardements auxquels son poste a été soumis et qui ont détruit son projecteur au cours d’une transmission ». Il fut décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles de bronze. Après être passé au 18ème Escadron du Train en mai 1919, il fut démobilisé le 20 juillet 1920. Il se maria le 27 novembre 1929 à Thorigny (Vendée) avec Yvonne, Renée, Jeanne, Marie Drapeau (née le 15 avril 1905 à Thorigny). Ils eurent deux enfants. En 1944, Ernest Mazoué était domicilié à Mareuil-sur-Lay où il exerçait la profession d’entrepreneur de transport.
En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. Le 19 août un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Une partie des forces allemandes de la côte atlantique reçut l’ordre de défendre à tout prix quelques forteresses côtières et de constituer des poches de résistance autour de La Rochelle et de Saint-Nazaire. Le 31 août 1944, une unité allemande se repliant de l’île de Noirmoutier et se dirigeant vers la poche de La Rochelle en cours de constitution cantonna pour la nuit à Apremont, au sud de Challans, où elle se livra le 1er septembre à un massacre d’otages. Le lendemain un résistant Auguste Murail fut également exécuté par une troupe en retraite en périphérie de La Roche-sur-Yon. Quelques kilomètres plus au sud, à Mareuil-sur-Lay entre La Roche-sur-Yon et Luçon dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944 ce furent également des soldats allemands se repliant vers la Rochelle qui tuèrent à sa fenêtre Ernest Mazoué. Selon un témoignage (site geneanet op .cit) : « D’un camion allemand, sur la route La Roche-sur-Yon vers Luçon, un soldat l’ayant vu à sa fenêtre, en train de les regarder passer, tire un coup de fusil dans sa direction, le tuant ».
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit (prénommé Alfred) sur le monument aux morts de Mareuil-sur-Lay.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vendée (état civil, registre matricule) — Christophe Potier Occupation, Résistance et Libération en Vendée Geste Éditions 2003 — Renseignements généalogiques établis par André-Jean Bouron disponibles sur géneanet, site internet — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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