Ugine (Savoie), 5 juin 1944
Suite à l’attaque de résistants FTP contre des soldats allemands (11 morts) le 5 juin 1944, l’unité du 19e régiment de SS Polizei exécuta 28 hommes et détruisit trois cités ouvrières.
Ugine en 1944 est occupée par les troupes allemandes. Cette ville, qui comptait en 1936 6 300 habitants, était le siège de très importantes aciéries qui employaient plus de 3 000 personnes en 1940 et produisaient des aciers spéciaux utilisés par la machine de guerre allemande.
Le 5 juin 1944 à 8h10, dans le secteur de la gare de marchandises, un groupe FTP (dirigé par l’ouvrier d’origine polonaise Casimir Wrona) fit exploser une charge sur le chemin menant au terrain d’entraînement des troupes allemandes. L’attentat provoqua la mort de onze soldats. La réaction de l’occupant fut instantanée et une chasse à l’homme furieuse s’organisa dans les environs immédiats. Un camion de l’entreprise Maréchal venant d’Annecy fut intercepté tout de suite après l’explosion et ses occupants, des bûcherons, tous arrêtés. D’autres hommes furent raflés au hasard dans les environs immédiats : deux d’entre eux pris dans leur jardin, d’autres capturés à leur domicile ou sur la route. En tout, dix-neuf hommes furent regroupés, dirigés vers le cratère laissé par l’explosion puis mitraillés vers 10 heures.
Peu avant midi une deuxième rafle eut lieu à l’arrêt de car de la ligne Annecy-Albertville. Neuf hommes furent exécutés sur place, vers midi quinze, au hameau des Fontaines, à l’intersection des routes 212 et 508. La terreur régnait sur la ville. Les soldats allemands investirent même le collège technique du groupe scolaire de Montroux et menacèrent d’exécuter des élèves. Des centaines d’hommes s’enfuirent dans les montagnes avoisinantes et y restèrent plusieurs jours.
Interdiction fut faite de déplacer les cadavres des victimes. Alors que des gardes mobiles avait transporté les corps dans une grange, un officier allemand leur intima l’ordre de les replacer sur les lieux de l’exécution et ce n’est que vers 20 heures que les dépouilles purent être enlevées et déposées dans un garage automobile proche du lieu du deuxième massacre.
Le 6 juin, les Allemands poursuivirent leurs représailles et s’en prirent au quartier des Corrües, quartier ouvrier réputé favorable aux résistants. Les troupes d’occupation décidèrent de faire sauter trois cités ouvrières appartenant aux Aciéries d’ Ugine. Deux autres maisons jouxtant la caserne allemande furent dynamitées. Les habitants eurent deux heures pour évacuer leur domicile. Au soir du 6 juin, plus de cinq cent personnes se retrouvèrent sans logement.
Les exactions des 5 et 6 juin furent perpétrées par une unité du 19e régiment de SS Polizei sous le commandement de l’Oberlieutenant Rassi.
Le massacre d’Ugine est parfaitement représentatif du cosmopolitisme de la petite ville savoyarde puisque sur les vingt-huit victimes, on compte dix italiens, quatre polonais, deux algériens et un russe. Tous ces hommes ont été reconnus morts pour la France et onze d’entre eux reposent dans le carré militaire du cimetière d’Ugine.
Un monument a été érigé au carrefour à l’entrée d’Ugine au quartier des Fontaines.
Liste des 28 victimes du massacre du 5 juin ( les orthographes des noms varient selon les sources) :
BARONI François
CALVI Emile
CAPELLI Angelo
CHAILI Arescki
CONVERS Albert
COUTAZ Auguste
CRISTINA Rinaldo
DE GHEKOFF Wladimir
DEVAL Vittorio
GENEVE Pierre
GOLLIET MERCIER Adolphe
JUNOD Marius
KADOURI Rabah
KOGUT Ludovic
KUBICKI Pierre
LOSSERAND-MADOUX Marcel
MANIGLIER Gaston
MARTINATO René
OLIVETTI René (Celestino)
PANDOLFI Giovanni
PANDOLFI Pierre
PERRIER Armand
PIERCZONCA Tomatz
REGAZZONI Louis
REGAZZONI Rino
ROUSSET André
TRAPLETTI Josué
WESOLOWIZ Joseph
Le 5 juin 1944 à 8h10, dans le secteur de la gare de marchandises, un groupe FTP (dirigé par l’ouvrier d’origine polonaise Casimir Wrona) fit exploser une charge sur le chemin menant au terrain d’entraînement des troupes allemandes. L’attentat provoqua la mort de onze soldats. La réaction de l’occupant fut instantanée et une chasse à l’homme furieuse s’organisa dans les environs immédiats. Un camion de l’entreprise Maréchal venant d’Annecy fut intercepté tout de suite après l’explosion et ses occupants, des bûcherons, tous arrêtés. D’autres hommes furent raflés au hasard dans les environs immédiats : deux d’entre eux pris dans leur jardin, d’autres capturés à leur domicile ou sur la route. En tout, dix-neuf hommes furent regroupés, dirigés vers le cratère laissé par l’explosion puis mitraillés vers 10 heures.
Peu avant midi une deuxième rafle eut lieu à l’arrêt de car de la ligne Annecy-Albertville. Neuf hommes furent exécutés sur place, vers midi quinze, au hameau des Fontaines, à l’intersection des routes 212 et 508. La terreur régnait sur la ville. Les soldats allemands investirent même le collège technique du groupe scolaire de Montroux et menacèrent d’exécuter des élèves. Des centaines d’hommes s’enfuirent dans les montagnes avoisinantes et y restèrent plusieurs jours.
Interdiction fut faite de déplacer les cadavres des victimes. Alors que des gardes mobiles avait transporté les corps dans une grange, un officier allemand leur intima l’ordre de les replacer sur les lieux de l’exécution et ce n’est que vers 20 heures que les dépouilles purent être enlevées et déposées dans un garage automobile proche du lieu du deuxième massacre.
Le 6 juin, les Allemands poursuivirent leurs représailles et s’en prirent au quartier des Corrües, quartier ouvrier réputé favorable aux résistants. Les troupes d’occupation décidèrent de faire sauter trois cités ouvrières appartenant aux Aciéries d’ Ugine. Deux autres maisons jouxtant la caserne allemande furent dynamitées. Les habitants eurent deux heures pour évacuer leur domicile. Au soir du 6 juin, plus de cinq cent personnes se retrouvèrent sans logement.
Les exactions des 5 et 6 juin furent perpétrées par une unité du 19e régiment de SS Polizei sous le commandement de l’Oberlieutenant Rassi.
Le massacre d’Ugine est parfaitement représentatif du cosmopolitisme de la petite ville savoyarde puisque sur les vingt-huit victimes, on compte dix italiens, quatre polonais, deux algériens et un russe. Tous ces hommes ont été reconnus morts pour la France et onze d’entre eux reposent dans le carré militaire du cimetière d’Ugine.
Un monument a été érigé au carrefour à l’entrée d’Ugine au quartier des Fontaines.
Liste des 28 victimes du massacre du 5 juin ( les orthographes des noms varient selon les sources) :
BARONI François
CALVI Emile
CAPELLI Angelo
CHAILI Arescki
CONVERS Albert
COUTAZ Auguste
CRISTINA Rinaldo
DE GHEKOFF Wladimir
DEVAL Vittorio
GENEVE Pierre
GOLLIET MERCIER Adolphe
JUNOD Marius
KADOURI Rabah
KOGUT Ludovic
KUBICKI Pierre
LOSSERAND-MADOUX Marcel
MANIGLIER Gaston
MARTINATO René
OLIVETTI René (Celestino)
PANDOLFI Giovanni
PANDOLFI Pierre
PERRIER Armand
PIERCZONCA Tomatz
REGAZZONI Louis
REGAZZONI Rino
ROUSSET André
TRAPLETTI Josué
WESOLOWIZ Joseph
Sources
SOURCES : Arch. Dép. Savoie 1382 W 232 . — Pallud, Jean-Paul. Ugine massacre june 44. After the battle, ISSUE No. 143 (2009), p.39-51 . — Juin 1944 souvenirs : la résistance à Ugine, bulletin municipal d’Ugine, juin 1994 . — Site Internet (consulté le 15/12/2018). -
Michel Aguettaz