Né le 1er septembre 1921 à Jouques (Bouches-du-Rhône), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Jouques ; cultivateur ; résistant (FFI/FTPF), participa à un maquis de l’organisation de résistance de l’armée (ORA).

Monument aux morts de Jouques, rue de la République
Monument aux morts de Jouques, rue de la République
Cliché Robert Mencherini
Monument aux morts de Jouques, rue de la République, liste des maquisards tués le 10 juin 1944
Monument aux morts de Jouques, rue de la République, liste des maquisards tués le 10 juin 1944
Cliché Robert Mencherini
Fils de Hyppolite Cotholendy, cultivateur, et de son épouse Casarie Marie, née Leydet, Jean Cotholendy était lui-même agriculteur à Jouques. Marié, le 1er juin 1943, avec Andrée Granoux, il habitait place de l’église dans ce village. Il rejoignit le groupe FTPF de Jouques en janvier ou avril 1944.
Le 6 juin 1944, lors du débarquement de Normandie, les organisations de résistance lancèrent un appel à la mobilisation armée. Des maquis se formèrent en Provence pour appuyer un débarquement sur les côtes méditerranéennes que l’on espérait très proche. Jean Cotholendy, sur ordre du groupe FTPF, rejoignit, le maquis en formation au Jas du Logis d’Anne, sur le plateau de Bèdes qui dominait, d’une part la Durance, de l’autre le village de Jouques. Celui-ci, dirigé par Jean Perraudin, responsable de l’ORA, regroupa près de 150 hommes, venus des communes environnantes. Il se déplaça, pour des raisons de sécurité, le 9 juin, plus au nord sur le plateau, près des fermes inhabitées de la Renaude et de l’Adaouste. C’est là qu’il fut attaqué par les troupes allemandes, le 10 juin au petit matin. Cinq maquisards succombèrent dans l’affrontement ou furent abattus lors des opérations de ratissage. Neuf autres furent capturés, parmi lesquels Jean Cotholendy, arrêté près du lieu-dit « la Baume lyonnaise ». Détenu jusqu’en fin de matinée, il fut fusillé, comme ses camarades, à proximité de la ferme La Sicarde. Laissé pour mort, il réussit, en dépit de ses mains entravées, à se trainer jusqu’à 150 m. de la ferme de la Sicarde, dans un champ d’avoine où il expira.
Jean Cotholendy a obtenu les mentions « Interné résistant » et « Mort pour la France ». Une stèle modeste, en forme de borne kilométrique, a été érigée sur le lieu de sa mort. Son nom figure sur le mausolée du cimetière de Jouques construit sur un caveau contenant les corps des « victimes de la barbarie nazie tombées le 10 juin 1944 ». Il est inscrit sur le mémorial du maquis du plateau de Bèdes, près du lieu-dit la Sicarde et sur le monument aux morts de Jouques. Il est également gravé sur le mémorial de Sainte-Anne à Lambesc.
Jouques (Bouches-du-Rhône), plateau de Bède, 10 juin 1944
Sources

SOURCES : AVCC Caen 21P 250857, 21P 277396. — Arch. dep. des Bouches-du-Rhône, 76 W 129, rapport téléphonique du sous-préfet d’Aix, 13 juin 1944 ; liste des personnes tuées au cours des opérations allemandes effectuées dans le secteur Lambesc-Charleval, La Roque-d’Anthéron, le 12 et 13 juin 1944 ; rapport de la Gendarmerie nationale, brigade de Peyrolles, 15 juin 1944. — Arch. mun. de Jouques, 1W40, 1W 39. — Robert Mencherini, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Résistance et Occupation, 1940-1944, Paris, Syllepse, 2011. — Jean-Claude Pouzet, La Résistance mosaïque, Histoire de la Résistance et des Résistants du pays d’Aix (1939-1945), Marseille, Jeanne Laffitte, 1990. — Jean-Claude Favre, Jouques, 10 juin 1944, Jouques, Les Amis de Jouques, 2004. — Sapin (Jacques Lécuyer) et quelques autres, Méfiez-vous du toréador, Toulon, AGPM, 1997. — Témoignage de Roger Athénoux, maquisard à Jouques. — État civil.

Robert Mencherini

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