Né le 12 novembre 1905 à Allaire (Morbihan), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Jouques (Bouches-du-Rhône) ; cultivateur-éleveur ; résistant FTPF, participa à un maquis de l’organisation de résistance de l’armée (ORA).

Mausolée des maquisards, cimetière de Jouques
Mausolée des maquisards, cimetière de Jouques
Cliché Robert Mencherini
Mausolée des maquisards, liste des noms, cimetière de Jouques
Mausolée des maquisards, liste des noms, cimetière de Jouques
Cliché Robert Mencherini
Fils de Jean-Marie Mahé et de son épouse Jeanne-Marie, née Malgone, Alexis Mahé devança l’appel et signa son engagement le 12 novembre 1924 à la mairie de Vannes. Affecté au 135e régiment d’infanterie, il fut nommé caporal, puis sergent au cours de l’année 1925. Renvoyé dans ses foyers le 8 mai 1926, il renouvela son engagement en 1928, puis en 1930. Il fut affecté successivement à l’intendance militaire de Coëtquidan, puis, volontaire pour le Levant, à Beyrouth, au 16e régiment de tirailleurs tunisiens. En mars 1931, il fut rayé des contrôles et débarqué à Marseille. Il avait épousé, dans cette ville, le 24 mars 1930, Émilienne Clémentine Bedos avec laquelle il eut une fille en 1933. Mobilisé en septembre 1939, Alexis Mahé fut renvoyé dans ses foyers en juillet 1940. Le couple eut un nouvel enfant en 1943.
En 1944, domicilié à Jouques, dans la ferme Le Tholonet, Alexis Mahé adhéra au groupe FTPF du village. Le 6 juin 1944, comme ses camarades, il rejoignit, le maquis en formation au Jas du Logis d’Anne, sur le plateau de Bèdes qui dominait d’une part la Durance, de l’autre le village de Jouques. Celui-ci, dirigé par Jean Perreaudin, responsable de l’ORA, regroupa près de 150 hommes, venus des communes environnantes. Il se déplaça, pour des raisons de sécurité, le 9 juin, plus au nord sur le plateau, près des fermes inhabitées de la Renaude et de l’Adaouste. C’est là qu’il fut attaqué par les troupes allemandes, le 10 juin au petit matin. Cinq maquisards succombèrent dans l’affrontement ou furent abattus lors des opérations de ratissage. Alexis Mahe fut capturé et fusillé, en fin de matinée, avec neuf autres de ses camarades, sur un coteau au lieu-dit la Sicarde.
Alexis Mahé a obtenu les mentions « Interné résistant » et « Mort pour la France ». Son nom figure sur le mausolée du cimetière de Jouques construit sur un caveau contenant les corps des « victimes de la barbarie nazie tombées le 10 juin 1944 ». Il est inscrit sur le mémorial du maquis du plateau de Bèdes, près du lieu-dit la Sicarde et sur le monument aux morts de Jouques. Il est également gravé sur le mémorial de Sainte-Anne à Lambesc et sur celui d’Allaire, devant l’église, à côté du monument aux morts de 1914-1918.
Jouques (Bouches-du-Rhône), plateau de Bède, 10 juin 1944
Sources

SOURCES : AVCC Caen 21P 81514, 21P 568180. — Arch. dep. Bouches-du-Rhône, 76 W 129, rapport téléphonique du sous-préfet d’Aix, 13 juin 1944 ; liste des personnes tuées au cours des opérations allemandes effectuées dans le secteur Lambesc-Charleval, La Roque-d’Anthéron, le 12 et 13 juin 1944 ; rapport de la Gendarmerie nationale, brigade de Peyrolles, 15 juin 1944. — Arch. mun. de Jouques, 1W40, 1W 39. — Robert Mencherini, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950 , tome 3, Résistance et Occupation, 1940-1944 , Paris, Syllepse, 2011. — Jean-Claude Pouzet, La Résistance mosaïque, Histoire de la Résistance et des Résistants du pays d’Aix (1939-1945) , Marseille, Jeanne Laffitte, 1990. — Jean-Claude Favre, Jouques, 10 juin 1944 , Jouques, Les Amis de Jouques, 2004. — Sapin (Jacques Lécuyer) et quelques autres, Méfiez-vous du toréador , Toulon, AGPM, 1997. — Témoignage de Roger Athénoux, maquisard à Jouques. — État civil.

Robert Mencherini

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