Né le 18 février 1910 en Algérie, commune de Perregaux (aujourd’hui Mohammadia), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Jouques (Bouches-du-Rhône) ; bûcheron, outilleur-affuteur ; résistant, membre de l’organisation de résistance de l’armée (ORA), maquisard.

Mémorial du maquis de Jouques, à l'emplacement où les résistants ont été fusillés (lieu-dit La Sicarde)
Mémorial du maquis de Jouques, à l’emplacement où les résistants ont été fusillés (lieu-dit La Sicarde)
Cliché Robert Mencherini
Mémorial du maquis de Jouques, stèle avec la liste des fusillés
Mémorial du maquis de Jouques, stèle avec la liste des fusillés
Cliché Robert Mencherini
Fils de Antonio Merono, journalier, et de son épouse Maria Delgado, Antoine Merono se maria, le 29 mai 1937, à Hussein Dey (Alger), avec Éléonore Camallonga.
Membre de l’ORA, secteur d’Aix-en-Provence, depuis le 1er janvier 1944, Antoine Merono rejoignit le maquis en formation au Jas du Logis d’Anne, sur le plateau de Bèdes qui dominait d’une part la Durance, de l’autre le village de Jouques. Celui-ci, dirigé par Jean Perreaudin, responsable de l’ORA, regroupa près de 150 hommes, venus des communes environnantes. Il se déplaça, pour des raisons de sécurité, le 9 juin, plus au nord sur le plateau, près des fermes inhabitées de la Renaude et de l’Adaouste. C’est là qu’il fut attaqué par les troupes allemandes, le 10 juin au petit matin. Cinq maquisards succombèrent dans l’affrontement ou furent abattus lors des opérations de ratissage. Antoine Merono fut capturé à l’aube et fusillé, en fin de matinée, avec neuf autres de ses camarades, sur un coteau au lieu-dit la Sicarde. On releva leurs corps, ainsi que celui de Jean Franchi* arrêté le 8 juin, deux jours plus tard.
Antoine Merono obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le mausolée du cimetière de Jouques construit sur un caveau contenant les corps des « victimes de la barbarie nazie tombées le 10 juin 1944 ». Il est inscrit sur le mémorial du maquis du plateau de Bèdes, près du lieu-dit la Sicarde et sur le monument aux morts de Jouques. Il est également gravé sur le mémorial de Sainte-Anne à Lambesc.
Jouques (Bouches-du-Rhône), plateau de Bède, 10 juin 1944
Sources

SOURCES : AVCC Caen 21P 94512. — Arch. dep. des Bouches-du-Rhône, 76 W 129, rapport téléphonique du sous-préfet d’Aix, 13 juin 1944 : liste des personnes tuées au cours des opérations allemandes effectuées dans le secteur Lambesc-Charleval, La Roque-d’Anthéron, le 12 et 13 juin 1944 ; rapport de la Gendarmerie nationale, brigade de Peyrolles, 15 juin 1944. — Arch. mun. de Jouques, 1W40, 1W 39. — Robert Mencherini, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Résistance et Occupation, 1940-1944, Paris, Syllepse, 2011. — Jean-Claude Pouzet, La Résistance mosaïque, Histoire de la Résistance et des Résistants du pays d’Aix (1939-1945), Marseille, Jeanne Laffitte, 1990. — Jean-Claude Favre, Jouques, 10 juin 1944, Jouques, Les Amis de Jouques, 2004. — Sapin (Jacques Lécuyer) et quelques autres, Méfiez-vous du toréador, Toulon, AGPM, 1997. — Témoignage de Roger Athénoux, maquisard à Jouques. — État civil.

Robert Mencherini

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