PERIN Jean-Baptiste, Eustache
Né le 13 février 1883 à Milly (Meuse, aujourd’hui Milly- sur- Bradon), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Jouques (Bouches-du-Rhône) ; étameur, puis, peut-être, technicien ou ingénieur civil « retiré » ; résistant membre de l’organisation de résistance de l’armée (ORA), maquisard.
Monument aux morts, rue de la République, Jouques
Cliché Robert Mencherini
Monuments aux morts, Jouques, liste des maquisards fusillés le 10 juin 1940
Cliché Robert Mencherini
En 1944, Jean-Baptiste Perrin était domicilié 11, rue Fontange à Marseille. Divorcé de sa première épouse, il avait épousé, le 8 décembre 1937, dans la cité phocéenne, Camille, Amélie, Angèle Landron. Le 6 juin 1944, il rejoignit le maquis en formation au Jas du Logis d’Anne, sur le plateau de Bèdes. Selon son dossier de « Mort pour la France », « entré dans les mouvements de résistance en avril 1944 comme technicien », il était « monté » au camp le 6 juin 1944 pour participer à des parachutages. Le maquis dirigé par Jean Perreaudin, responsable de l’ORA, qui regroupait près de 150 hommes, venus des communes environnantes, établit son cantonnement, le 9 juin 1944 plus au nord sur le plateau de Bèdes, près des fermes inhabitées de la Renaude et de l’Adaouste. C’est là qu’il fut attaqué par les troupes allemandes, le 10 juin au petit matin. Cinq maquisards succombèrent dans l’affrontement ou furent abattus lors des opérations de ratissage. Jean-Baptiste Perrin fut capturé et fusillé, en fin de matinée, avec neuf autres de ses camarades, sur un coteau au lieu-dit la Sicarde. Sa citation posthume à l’ordre de la division précise : « Quoique dégagé de toute obligation militaire et d’une santé précaire, se refusa à rentrer chez lui lorsque l’ordre arriva de prendre le maquis. Au cours des combats du 10 juin 1944, dans la maquis de Jouques se sacrifia pour permettre à des plus jeunes de se sauver. Tombé glorieusement face à l’ennemi ».
Homologué sergent à titre posthume, Jean-Baptiste Perin obtint les mentions « Interné résistant » et « Mort pour la France » et fut décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent. Son nom figure sur le mausolée du cimetière de Jouques construit sur un caveau contenant les corps des « victimes de la barbarie nazie tombées le 10 juin 1944 ». Il est inscrit sur le mémorial du maquis du plateau de Bèdes, près du lieu-dit la Sicarde et sur le monument aux morts de Jouques.
Jouques (Bouches-du-Rhône), plateau de Bède, 10 juin 1944
SOURCES : AVCC Caen 21P 657707, 21P 130142. — Arch. dep. des Bouches-du-Rhône, 76 W 129, rapport téléphonique du sous-préfet d’Aix, 13 juin 1944 ; liste des personnes tuées au cours des opérations allemandes effectuées dans le secteur Lambesc-Charleval, La Roque-d’Anthéron, le 12 et 13 juin 1944 ; rapport de la Gendarmerie nationale, brigade de Peyrolles, 15 juin 1944. — Arch. mun. de Jouques, 1W40, 1W 39. — Robert Mencherini, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950 , tome 3, Résistance et Occupation, 1940-1944 , Paris, Syllepse, 2011. — Jean-Claude Pouzet, La Résistance mosaïque, Histoire de la Résistance et des Résistants du pays d’Aix (1939-1945) , Marseille, Jeanne Laffitte, 1990. — Jean-Claude Favre, Jouques, 10 juin 1944 , Jouques, Les Amis de Jouques, 2004. — Sapin (Jacques Lécuyer) et quelques autres, Méfiez-vous du toréador , Toulon, AGPM, 1997. — Témoignage de Roger Athénoux, maquisard à Jouques. — État civil. — Livret matricule.
Robert Mencherini