Né le 15 mars 1894 à Gluiras (Ardèche), mort en action le 20 août 1944 au lieu-dit La Torse, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ; tailleur de pierre, employé municipal ; résistant.

Émile Saby, fils de Louis Joseph Saby et de son épouse, Marie Virgine, née Aymé, a vu le jour dans une commune rurale d’Ardèche, de tradition protestante, où son père était agriculteur. Mais, en 1914, la famille était domiciliée à Cavaillon (Vaucluse). C’est dans cette ville qu’Émile Saby, qui exerçait lors le métier de tailleur de pierre, fut convoqué devant le conseil de révision. Il y épousa, le 11 juillet 1914, Philomène Ausset.
Mobilisé en septembre 1914, affecté au 7e régiment du Génie, il fut blessé à plusieurs reprises, en 1918, au cours des combats. Cité à l’ordre de la division, pour « son courage et son dévouement remarquable », il fut décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire.
A la fin des années 1930, père de deux enfants et employé municipal, Émile Saby habitait dans le quartier Val-Saint-André, à Aix-en-Provence. Lors de la mobilisation, il fut, en 1940, affecté spécial comme journalier à l’abattoir de cette ville.
Il trouva la mort lors des combats de la libération d’Aix-en-Provence, route de Nice, le 20 août 1944, à 20 heures. Selon le rapport de police qui dressait le bilan, en février 1945, des personnes « torturées, fusillées et tuées » dans la commune d’Aix, Émile Saby fut atteint « par une balle allemande alors qu’il essayait de rejoindre la colonne américaine qui avançait le long de la route nationale 7 à 1 km d’Aix environ ». Une fiche nominale précise qu’il avait l’intention de guider la colonne alliée et qu’il fut abattu par une rafale de mitraillette.
Émile Saby a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit, à Aix-en-Provence, sur le monument de la Résistance du cimetière Saint-Pierre et sur la plaque commémorative de la place des Martyrs de la Résistance, « La ville d’Aix-en-Provence à ses morts déportés et fusillés ». Une messe anniversaire fut donnée en son honneur, le 20 août 1945, en l’église Saint-Jean-de-Malte.
Sources

SOURCES : Arch. mun. Aix, 6H58, le commissaire de police de la sécurité publique à monsieur le commissaire central, 21 février 1945, liste des personnes torturées, fusillées et tuées par les Allemands dans le ressort de la commune d’Aix ; fiche nominale ; 6H61, liste des habitants d’Aix tués entre le 15 août et le jour de la Libération. — La Provence libérée, 18 août 1945. — État civil. — Livret matricule.

Robert Mencherini

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