Né le 4 mars 1889 à Pesquen (Morbihan) ; exécuté à Persquen (Morbihan), disparu le 18 juin 1944 à Guémené-sur-Scorff (Morbihan) ; hôtelier ; victime civile.

Sur le monument aux morts de Bubry
Sur le monument aux morts de Bubry
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Joseph Le Masson était le fils de Joseph Le Masson, cultivateur au Déran en Presquen (Morbihan) et de Marie Perrine Perrès, ménagère. Il avait d’abord exercé la profession de boulanger. Mobilisé en août 1914, il avait été blessé par des éclats d’obus le 30 septembre 1918 sur le front de Champagne. Il avait perdu l’usage du bras droit, était pensionné de guerre et avait reçu la Médaille militaire le 14 juillet 1919. En 1944, il exerçait la profession d’hôtelier à Bubry (Morbihan).

Le 15 juin 1944 au matin, eurent lieu à Bubry les obsèques d’Émile Le Gal, un résistant qui avait été abattu deux jours plus tôt après avoir tiré sur deux soldats allemands attablés à un café et qu’il avait été blessé légèrement. Après les obsèques, un coup de fusil fut tiré en direction de quatre soldats allemands qui circulaient sur un side-car, tuant l’un deux. Dans l’après-midi le bourg fut cerné par quatre à cinq cents soldats. Plusieurs personnes furent arrêtées, dont deux chefs de sections de Francs-tireurs et partisans français (FTPF), Christian Pettré et Raymond Voisin. Ils investirent l’Hôtel du commerce où le premier attentat avait eu lieu et d’où ils leur semblaient qu’était parti le coup de feu. Ils n’y trouvèrent aucun suspect, mais ils pillèrent et incendièrent l’hôtel. L’hôtelier, Joseph Le Masson, fut emmené à Pontivy (Morbihan), puis il fut transféré à Guémené où siégeait une antenne du Sipo-SD et où il disparut.

Un rapport du commandant de la Gendarmerie de Bubry daté du 26 août 1945, déclare qu’il a été « transféré le 18 juin 1944 à Guémené-sur-Scorff où il a été torturé et où il a été vu pour la dernière fois ».
Roger Leroux fait état du témoignage en 1947 d’un milicien détenu à Fontevrault (Maine-et-Loire) selon lequel Joseph le Masson aurait été tué à Persquen et enterré sur place, et il signale que son corps fut effectivement retrouvé à l’endroit indiqué.
Un jugement du tribunal civil de Lorient en date du 3 juin 1947 déclare Joseph Le Masson décédé à Guémené-sur-Scorff le 18 juin 1944.
Joseph Le Masson a obtenu la mention « Mort pour la France ».
Le nom de Joseph Le Masson, orthographié « Masson », est inscrit sur le monument aux morts de Bubry.
Sources

SOURCES : Arch. Dep. Morbihan, GD 56 E 19 et 20, rapport de la gendarmerie de Bubry daté du 26 août 1945. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — État civil, Persquen (acre de naissance) ; Guémené-sur-Scorff (acte de décès en attente)..

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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