Né le 28 février 1900 à Marchiennes (Nord), exécuté sommairement dans la nuit du 8 au 9 mai 1944 au bois de Gentelles à Boves (Somme) ; gendarme ; résistant au sein de l’Organisation de Résistance de l’armée (ORA).

Fils de Raymond, verrier et de Cécile née Tison, Morand Waquez épousa Marie-Antoinette Chérubin le 29 septembre 1924 à Rieulay (Nord). Leur fils Raymond naquit le 27 septembre 1925 et leur fille Josiane le 18 décembre 1934.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, la famille Waquez résidait 205 rue de la gare à Hornoy (Somme) où Morand Waquez était gendarme. Il exerça cette profession jusqu’en mars 1942 avant de devenir monteur en chauffage au terrain d’aviation de Thieully-l’Abbaye (Somme). Au cours de l’été 1943, la famille Waquez hébergea un parachutiste allié. Ayant rejoint l’ORA, Morand Waquez fut chargé de constituer un stock d’armes qu’il se procurait sur son lieu de travail.
Dans la soirée du 2 avril 1944, des soldats allemands cantonnés à Hornoy et des membres de la Gestapo d’Amiens (Somme) procédèrent à une vague d’arrestations. Les Allemands se rendirent au domicile de la famille Waquez, arrêtèrent les parents et le fils et entreprirent une perquisition. Lors de la fouille, ils trouvèrent des armes et le blouson de l’aviateur que les Waquez avaient aidé. Quatre autres habitants d’Hornoy dont Jean Fourrage* furent aussi arrêtés ce soir-là. Tous furent emprisonnés à la citadelle d’Amiens.
Dans la nuit du 8 au 9 mai 1944, Morand et Raymond Waquez, Jean Fourrage, André Carpentier* et Maurice Camin* durent quitter la cellule qu’ils partageaient. Ils furent exécutés quelques heures plus tard au bois de Gentelles à Boves.
Informé de l’arrestation et du lieu de détention de ses proches, Georges Waquez, frère aîné de Morand Waquez, avait recueilli Josiane à son domicile à Leforest (Pas-de-Calais) et, dès la Libération, il entreprit des démarches pour connaître le sort des siens. Le 24 octobre 1944, les services de l’Identité judiciaire d’Amiens, grâce aux renseignements recueillis lors de leur enquête, parvinrent à identifier les corps de Morand et de Raymond Waquez parmi les fusillés de Gentelles. Le 16 février 1945, Georges Waquez se rendit au cimetière de la Madeleine à Amiens où les deux corps furent exhumés et il reconnut son frère et son neveu à leurs vêtements. Il fit transférer les dépouilles à Hornoy où, depuis le 18 février 1945, Morand Waquez et son fils reposent dans deux tombes voisines du carré militaire situé à l’entrée du cimetière.
Morand Waquez reçut la mention « Mort pour la France » le 18 juillet 1947. La croix de guerre avec étoile de vermeil et la médaille militaire lui furent décernées à titre posthume. Son nom figure sur la stèle que la municipalité d’Hornoy fit ériger dans le « Square des fusillés » ainsi que sur le monument commémoratif des fusillés du bois de Gentelles.
Sa femme, née Marie-Antoinette Chérubin le 31 octobre 1901 à Aniche, déportée à Ravensbrück, fut rapatriée le 9 avril 1945.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, 16 P 600 903, 80 E 265 — Arch. Dép. Somme, 1196 W 914 — Les Fusillés de Gentelles, Association Villers-Bretonneux Mémoire, 2007, DVD <em<La Résistance dans la Somme, AERI 80 — Etat-civil.

Daniel Pillon, Catherine Roussel

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