Né le 11 janvier 1912 à Dijon (Côte-d’Or), fusillé comme otage le 13 avril 1942 à Montgueux (Aube) ; ouvrier métallurgiste ; syndicaliste CGT et militant communiste de Côte-d’Or ; résistant de Côte-d’Or et de l’Aube.

Fils de Jules Emile Creux, ouvrier métallurgiste chez Terrot qui avait adhéré au Parti communiste SFIC après la scission, et de Louise Albertine Thomas, enfant légitimé lors du mariage de ses parents en mai 1913, Jean-Marie Creux fit des études primaires et fut embauché comme ouvrier ajusteur à l’usine métallurgique Cheveau à Dijon. Après avoir participé activement aux grèves de juin juillet 1936 et comme dirigeant du syndicat CGT des métaux de Dijon aux côtés de Jean Thibeau et de Gabriel Lejard, il fut licencié à la suite de la grève du 28 novembre 1938. Il fut réembauché à l’usine Wurmser, une autre entreprise de la métallurgie dijonnaise, grâce à Eugène Foulon, inspecteur du Travail et ancien dirigeant de la CGT.
En 1934, il adhéra à la CGTU et au Parti communiste. Admis à suivre un cours de formation politique organisé par le Parti, il collabora au Travailleur de l’Yonne – Côte-d’Or en tant que rédacteur à partir de 1936. En 1938-1939, il fit partie du secrétariat régional du PCF comme secrétaire à l’organisation. Mobilisé en août 1939 en qualité de maréchal des logis dans une section de D.C.A., il revint en août 1940. Il reprit son emploi dans l’usine et participa à la reconstitution du Parti communiste en Côte-d’Or et à la création du Front National. Il fit équipe avec Gabriel Lejard pour le tirage et la distribution des tracts clandestins jusqu’au 20 juin 1941, date à laquelle, il fut arrêté par la police française, puis livré aux nazis. Il fut incarcéré à la prison de Dijon, puis transféré, malade, à l’hôpital ; il se rétablit et réussit à reprendre sa liberté. A partir de ce moment-là, commença pour Jean Creux, la dure vie illégale. Il gagna Saint Florentin dans l’Yonne où il milita sous le pseudonyme de Gabriel Gaspard. Puis il fut désigné par le parti comme responsable de l’action clandestine dans le département de l’Aube. Pendant son absence, et à la demande de la police française de Troyes, son domicile à Saint Florentin fut perquisitionné par la police d’Auxerre qui trouva des documents qui permirent son arrestation. Il fut livré aux bourreaux hitlériens et fusillé comme otage sur la colline de Montchaud, commune de Montgueux (Aube) le 13 avril 1942. Son nom figure sur la stèle commémorative de Montgueux avec treize autres martyrs de la Résistance. Son frère James, également communiste et résistant, avait été fusillé à Dijon avec quatre élèves maîtres de l’École normale, le 7 mars de la même année. Il résida chez ses parents rue des Arbalétriers à Talant (Côte-d’Or), avant de rejoindre l’Aube.
Son frère James Creux, également communiste et résistant, avait été fusillé à Dijon avec quatre élèves-maîtres de l’École normale, le 7 mars de la même année.
Son nom figure sur la stèle commémorative de Montchaux à Montgueux avec treize autres.


Voir Montchaud, commune de Montgueux (1940-1942)
Sources

SOURCES : AVCC, Caen. – Le Travailleur de l’Yonne – Côte-d’Or. – Le Travailleur de Bourgogne, édition du 30 septembre 1944. - Renseignements fournis en 1961 par la sœur de J.-M. Creux, Mme Gisèle Amalric. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, édition de 1987. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Arch. Départementales de la Côte-d’Or, état civil, Le Métallo dijonnais organe du syndicat CGT des métaux de Dijon, édition de 1937 à 1939. — AD 21, Arch. IHS CGT 21, Témoignage de Gabriel Lejard.* — Yonne Mémoire, bulletin de l’ARORY, avril 2002.

Pierre Lévêque, Jean Belin

Version imprimable