Né le 3 mars 1909 à Guingamp (Côtes du Nord, Côtes-d’Armor), tué à Vauvenargues (Bouches-du-Rhône), le 15 juin 1944 ; militaire de carrière, adjudant-chef ; membre des Corps francs de la Libération (CFL), maquisard.

Stèle Menecier, près de Claps, vue d'ensemble
Stèle Menecier, près de Claps, vue d’ensemble
Cliché Robert Mencherini
Stèle Menecier
Stèle Menecier
Cliché Robert Mencherini
Georges Menecier vit le jour dans un environnement militaire, dans la ville de garnison de son père, François Édouard Menecier, sous-officier au 48e régiment d’infanterie. Celui-ci, né à Nîmes le 5 mai 1882, engagé volontaire en 1900, avait été incorporé au 40e régiment d’infanterie, puis au 5e bataillon d’infanterie légère d’Afrique, et enfin, en 1904, au 48e régiment d’infanterie où il fut nommé sergent. C’est également à Guingamp qu’il avait épousé, le 18 février 1908, Valérie Bergheau qui, en 1909, donna naissance, à Georges. François Menecier s’engagea de nouveau au cours des années suivantes. Mais, blessé et fait prisonnier le 22 aout 1914, il fut absent du foyer familial jusqu’à son retour en janvier 1919. Il reprit du service à partir du mois de septembre 1919 et se retira à Nîmes en 1927. Il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze et de la Médaille militaire, accordée en 1920, après « 20 ans de service et 3 campagnes ».
Le jeune Georges Menecier suivit l’exemple paternel et choisit la carrière militaire. Celle-ci fut bien remplie : engagé en 1927, il participa aux campagnes du Tonkin et d’Afrique équatoriale française (AEF). Bien considéré, une « première lettre de félicitations pour services rendus aux sociétés d’éducation physique et de préparation au service militaire » lui fut accordée en 1936, alors qu’il était sergent-chef au 9e régiment d’infanterie coloniale (RIC) à Hanoï. En service en AEF, qu’il avait rejoint au sein du 8e RIC en avril 1939, il fut promu au choix adjudant en juillet 1939.
En 1944, marié et père de trois enfants, Georges Menecier était adjudant-chef au Groupement des militaires indigènes coloniaux rapatriables (GMICR, numéro 6) stationné à la caserne Forbin d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
En 1944, Georges Menecier, marié et père de trois enfants, était adjudant-chef au Groupement des militaires indigènes coloniaux rapatriables (GMICR, numéro 6) stationné à la caserne Forbin d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Il avait une carrière militaire bien remplie : engagé en 1927, il avait participé aux campagnes du Tonkin et d’AOF. La vingt-huitième Compagnie malgache, qui dépendait du GMICR numéro 6, avait partie liée avec la vallée de Vauvenargues, à l’est d’Aix-en-Provence. Une section de discipline de cette compagnie avait été implantée, en septembre 1943, dans la ferme de Guerre, proche du village, et un détachement d’une trentaine d’hommes, était logé au domaine du Grand-Sambuc, sur la route qui conduit à Jouques, dans le nord des Bouches-du-Rhône. Il effectuait des coupes de bois dans les forêts environnantes.
Georges Menecier participa activement au maquis de Vauvenargues, formé en juin 1944, lors de la mobilisation générale qui accompagna le débarquement de Normandie, sous la responsabilité de Jean Juvenal, dit Janville, du Mouvement de libération nationale (MLN). En l’absence de débarquement en Provence et après la répression des maquis proches de Sainte-Anne et de Jouques, l’ordre de repli fut donné. Mais, selon le témoignage de Janville, Georges Menecier ne put se replier assez rapidement et dut affronter des troupes allemandes nombreuses, qui, à partir du 15 juin quadrillèrent le secteur. Blessé près du hameau de Claps, sur la route D10, il fut « achevé sauvagement ».
Georges Menecier fut inhumé au cimetière de Vauvenargues. Mais son corps fut exhumé le 21 décembre 1944, en présence des autorités militaires, de représentants du Mouvement de libération nationale (MLN), des Forces républicaines de sécurité (FRS) et de son frère, et amené à Aix, où une chapelle ardente fut aménagée dans la caserne Forbin. Il fut transporté le lendemain à Nîmes par un camion de l’armée. Le souvenir de Georges Menecier resta vif chez les résistants aixois, dont une délégation alla se recueillir sur sa tombe à Nîmes, en juin 1945.
Georges Menecier obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom est gravé, sur le monument aux morts de Vauvenargues, sur celui de Nîmes, et, à Aix, sur la plaque commémorative de la place des Martyrs de la Résistance, « La ville d’Aix-en-Provence à ses morts déportés et fusillés de la Résistance ».


Vauvenargues, Saint-Marc-Jaumegarde (Bouches-du-Rhône), juin-août 1944
Sources

SOURCES : Arch. nat. 72 AJ 104, A IV 21, notes sur le maquis de Vauvenargues, par Jean Juvenal, dit Janville, chef départemental des BdR, secteur rural de l’AS et des CFL, communiqué par F. Bourgin ; Arch. dep. des Bouches-du-Rhône, 76 W 129, rapport du commandant de la section de gendarmerie d’Aix sur les mesures prises par les troupes allemande contre les groupes de résistance sur le territoire de la section de gendarmerie d’Aix-en-Provence, 19 juin 1944. - Lettre du Lieutenant-colonel René Lequeux au maire de Gréasque, 10 août 1994 (site municipal). — Journal officiel de la République française. Lois et décrets , 1920-1939 : médaille militaire : tableau de concours pour la médaille militaire, décret du président de la République, listes des candidats pour des emplois réservés, décisions et tableaux d’avancement et nominations des troupes coloniales. — « Nouvelles locales », « Les martyrs de la Résistance », La Provence libérée , n°15, 25 novembre 1944 : « Les héros de la Résistance » « Georges Menecier », La Provence libérée , n°19, samedi 23 décembre 1944. — Jean-Claude Pouzet, La Résistance mosaïque, Histoire de la Résistance et des Résistants du pays d’Aix (1939-1945) , Marseille, Jeanne Laffitte, 1990.— Livret matricule de François Menecier. — État civil.

Robert Mencherini

Version imprimable