Né le 11 avril 1905 à Riez (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence), abattu le 15 juin 1944 à Vauvenargues (Bouches-du-Rhône) ; garde-chasse au château du Grand-Sambuc.

Fils de Joseph Girieud et de son épouse, Marie-Élisabeth, née Brié, Léon Girieud était, en 1944, garde-chasse au château du Grand-Sambuc, situé sur la petite route escarpée qui conduit de Jouques (Bouches-du-Rhône) à Vauvenargues à environ sept kilomètres au nord de ce village. Le propriétaire de cette vaste demeure, le comte Charles de Mougins, demeurait cours Mirabeau, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). En juin 1944, quelques personnes seulement résidaient au domaine. Une annexe accueillait régulièrement un détachement de la vingt-huitième Compagnie malgache basée à la caserne Forbin à Aix-en-Provence, occupé à des coupes de bois. Mais ce dernier avait été replié sur Aix le 12 juin 1944. Il s’agissait, sans doute, d’éviter la contagion du maquis qui, à la suite du débarquement de Normandie, s’était formé, dans la vallée de Vauvenargues et les collines environnantes.
Le 15 juin, les Allemands entreprirent des opérations de « nettoyage » de ce secteur, à l’aide de troupes nombreuses, de plusieurs centaines d’hommes selon les témoignages. Celles-ci ne se heurtèrent pas directement aux maquisards, qui, après les massacres des maquis de Sainte-Anne et de Jouques, s’étaient repliés. Mais elles pratiquèrent un « peignage » serré des lieux considérés suspects. C’est ainsi qu’au petit matin, elles investirent le domaine du Grand-Sambuc. Alerté par le bruit de leur arrivée, Léon Girieud vint à leur rencontre à 6 heures du matin. Trouvé porteur d’un revolver, il fut abattu de plusieurs balles, à cent mètres du château. Les Allemands entreprirent une fouille en règle de tous les bâtiments dont les habitants furent alignés dans la cour. Ils saisirent onze fusils de chasse d’un modèle ancien trouvés dans un pavillon ainsi que deux autres fusils récents cachés dans un poulailler. Ils firent également main basse sur des bijoux, du vin, de l’huile, de l’essence et des pneus, du matériel de couchage et des vivres. Le château fut saccagé ainsi que la chapelle dont les vitraux et le mobilier furent brisés et criblés de balles. Les gendarmes d’Aix, prévenus dans la soirée, vinrent immédiatement constater le pillage du château et la mort de Léon Girieud.
Léon Girieud obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom fut gravé sur le monument aux morts de Vauvenargues, sur celui de Riez et sur le monument commémoratif de la Résistance des Basses-Alpes à Manosque.


Vauvenargues, Saint-Marc-Jaumegarde (Bouches-du-Rhône), juin-août 1944
Sources

SOURCES : AVCC Caen, 21P 348659. — Arch. dep. des Bouches-du-Rhône, 76 W 129, le procureur de la République (Aix) au procureur général, 21 juin 1944. — Jean-Claude Pouzet, La Résistance mosaïque, Histoire de la Résistance et des Résistants du pays d’Aix (1939-1945), Marseille, Jeanne Laffitte, 1990. — État civil.

Robert Mencherini

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