Né le 21 mai 1920 à Bornel (Oise), exécuté sommairement le 20 août 1944 au Fort de Romainville, commune des Lilas (Seine, Seine-Saint-Denis) ; ouvrier chaudronnier ; résistant FTP de l’Oise, FFI de Seine-et-Marne.

Monument à Pontault-Combault
Bornel, rue Principale. Cliché MGW
Bornel, rue Principale. Cliché MGW
Fils de Raoul Deschaintres, magasinier, et de Célestine Le Borgne, Norbert Deschaintres s’était marié le 22 février 1941 à Chambly (Oise) avec Emma Marie Crunet. Le couple avait deux enfants, Claude et Françoise. Les Deschaintres ont été domiciliés 28 rue de Chennevières à Pontault-Combault (Seine–et-Marne) pendant la guerre.
Du 1er décembre 1942 au 14 avril 1944, il fit partie des FTPF, détachement
« Patrie », secteur Creil-Nogent-Montataire, commandé par Dauchel Kléber (60 hommes). Il a été nommé sergent en janvier 1943. Il a participé à plusieurs déraillements dans le secteur de Persan-Beaumont, au minage de sous-stations électriques, compresseurs et réservoirs d’eau, à la récupération d’explosifs au dépôt allemand de Boran, à l’incendie de dépôts de grains et fourrages allemands à Persan, à des coupures de lignes téléphoniques, à la libération de trois détenus à la prison de Neuilly-sur-Marne en avril 1943.
Il fut arrêté en Novembre 1943 par la Feldgendarmerie puis emprisonné à Bar-le-Duc et libéré en février 1944.
Le 19 août 1944, alors qu’avec un groupe de FFI, il partait pour enlever des motos allemandes en gare de Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), il fut arrêté à un passage à niveau de Champigny-sur-Marne, par une patrouille allemande qui trouva des armes dans la voiture des résistants. Onze personnes dont une femme qui hébergeait des résistants furent emmenés en camion au Fort de Nogent-sur-Marne puis le lendemain au Fort de Romainville.
Alors que la garnison allemande quittait les lieux, ceux-ci furent réoccupés le jour même par des « Géorgiens » de l’armée Vlassov, troupes auxiliaires de la Wehmacht. Le dimanche 20 août, dans l’après-midi, avant de quitter le fort, les « Géorgiens » les mitraillèrent presque à bout portant, derrière le bâtiment central.
Le lendemain les résistants et des habitants des Lilas découvrirent les corps ; les photographies des suppliciés publiées dans la presse redevenue libre provoquèrent une forte émotion. Les équipes du Comité de libération du cinéma français (CLCF) filmèrent le 21 août, les images projetées dans les salles parisiennes quelques semaines plus tard marquèrent fortement les esprits.
Reconnu « Mort pour la France » le 29 avril 1946, Norbert Deschaintres a été homologué à titre posthume Interné Résistant et FFI .
Son nom est gravé à Pontault-Combault sur la plaque commémorative aux cinq résistants exécutés le 20 août 1944 à Romainville. Pierre Carayon, Norbert Deschaintres, Isidore Harris, Alphonse Mazzurana, Pierre Mongiat.
Dans l’Oise, son nom est gravé sur le monument des résistants de Chambly et à Bornel sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative de la rue Principale.
Fort de Romainville (Les Lilas, Seine-Saint-Denis) 20 août 1944
Sources

SOURCES : SHD GR 16 P 178409. — AVCC Caen 21 P 633568 (n.c.) . — Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville, Un camp allemand en France (1940-1944) ,p. 131-132, Tallandier, 2005 (photos des massacrés, p. 132) . — MémorialGenweb. — État civil, Les Lilas.— [https://liberation-de-paris.gilles-primout.fr/larmee-vlassov-aux-lilas].

Annie Pennetier, Geneviève Launay

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