Au matin du 17 août 1944, le maquis FTPF de Mervent, au sud de la Vendée, fut attaqué par des unités allemandes, dans le cadre d’une opération de répression des maquis. La tentative d’encerclement et d’élimination échoua en grande partie mais il y eut cependant 6 morts résistants et civils, parfois tués au combat mais pour la plupart exécutés sommairement ou massacrés.

Dans l’important massif forestier de Mervent –Vouvant, au nord de Fontenay-le-Comte (Vendée), un maquis FTPF se constitua progressivement à partir du printemps 1944 sous les ordres du commandant Legrand (Guy Jacques). Après le débarquement des Alliés en Normandie, le 6 juin, de nombreux jeunes gagnèrent le maquis, le mouvement s’accélérant début août 1944. Mais ils étaient sans armes ni instruction (les matériels parachutés dans les environs de Foussais-Payré et de La Chapelle-Thémer avaient été saisis par l’armée d’occupation). De plus à la mi-août, au moment où la libération du département semblait se profiler, beaucoup de gens dans la région savaient où se trouvait le maquis, du fait des va et vient des maquisards et des nombreuses visites qu’il recevait. Un seul groupe était véritablement armé, le groupe mobile (dénommé groupe Guy Moquet), constitué mi-juillet et composé de seulement quelques unités. Le 14 août, ce groupe à bord d’un véhicule mena une opération contre les forces allemandes, abattant des soldats allemands à La Châtaigneraie, à Charzais près de Fontenay-le-Comte, puis enfin à travers cette ville même, vers 18 – 19 heures. Traversant la ville en voiture, il ouvrit le feu devant le siège de l’État-Major allemand, tuant deux sentinelles de faction. L’armée allemande organisa en représailles une opération de répression contre le maquis de Mervent. L’attaque du maquis se produisit le 17 août au matin, entre 6 et 7 heures, d’abord contre un premier camp constitué de 80 hommes environ, pratiquement sans armes. Les résistants parvinrent pour la plupart à se replier à travers la forêt. L’attaque allemande échoua rapidement, les troupes allemandes étaient constitués de soldats peu expérimentés, ne connaissant pas le massif forestier et tirant dans toutes les directions (il semble qu’une bonne partie des pertes allemandes estimées à 20 morts soient essentiellement le fait de « tirs amis »). De plus les renforts allemands attendus pour boucler l’encerclement ne parvinrent pas sur site ou trop tard. Cependant six morts furent relevés après le combat, portant des traces de mutilations et de tirs d’achèvement, ce qui laisse à supposer qu’ils furent pour la plupart exécutés sommairement.
Liste des victimes :
BERLAND Guy, BLANDIN René, CLAIRET Gaston, DIEUMEGARD Ernest, GOIN Gustave, MERLET Armand.
Une stèle « à la gloire des victimes de la barbarie allemande » fut dressée après la guerre sur le site de La Cornelière. Elle est toujours le lieu de cérémonies mémorielles.
Le 29 août 1944, derrière la maison forestière de La Cornelière, PC du maquis, les maquisards FTPF exécutèrent Lucie Ebel, réfugiée alsacienne à Fontenay-le-Comte, secrétaire-interprète à la Kommandantur de Fontenay et soupçonnée d’avoir dénoncé le maquis aux Allemands.
Au même endroit en mai 1974, fut retrouvé le corps de Guy Jacques (ex-commandant Legrand), suicidé sans que des raisons précises aient pu à ce jour être apportées.
Sources

SOURCES : Dominique Michonneau Mervent, un maquis dans la tourmente de la libération vendéenne, revue Recherches vendéennes n° 11, 2004, p. 351-374 — Michel Gautier Occupation et Résistance en Vendée Geste Éditions, 2017 — Journal Ouest-France, 16 août et 19 août 2014 Le 17 août 1944, Mervent combattait les Allemands — mémorial genweb.

Michel Thébault

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