Né le 13 janvier 1907 à Saint-Sauveur-Lendelin (Manche), exécuté sommairement dans la nuit du 28 au 29 août 1944 au bois de Gentelles à Boves (Somme) ; électricien ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils d’Yves-Marie, laboureur et de Marceline née Beaufils, René Pastol travaillait comme électricien à la Compagnie générale d’entreprises électriques spécialisée dans l’électricité haute tension. Le 10 octobre 1932, il épousa Odette Deshorre à Hocquigny (Manche). Leur fils Yves naquit en décembre 1933 et leur fille Ginette en octobre 1938.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la famille Pastol résidait à Beauvoir-Rivière (Somme). En janvier 1943, René Pastol rejoignit la deuxième compagnie FTP de la Somme sous le pseudonyme de « Olive ». Il prit part à de nombreuses actions contre l’ennemi. En juin 1943, il récupéra des armes à Doullens (Somme). En août et septembre 1943, il attaqua à plusieurs reprises des convois allemands sur la route Bernaville-Amiens (Somme). Il participa à des sabotages de voies ferrées dont l’un à Achiet (Pas-de-Calais) en mai 1944, à des sabotages de lignes électriques et téléphoniques et à des attaques de rampes de lancement de V1 dans les secteurs de Vignacourt (Somme) et de Bernaville.
Sa femme le soutenait dans son action. Le couple Pastol ravitaillait des résistants, cachait des armes sous un toit de leur maison et dans une petite chapelle voisine et hébergeait des résistants.
René et Odette Pastol furent dénoncés. Le premier août 1944, alors que René Pastol était absent du village, des membres de la Gestapo arrivèrent à Beauvoir-Rivière pour les arrêter. Odette Pastol parvint à se cacher avec ses deux enfants chez un autre résistant du village. Les Allemands pénétrèrent dans leur maison et la fouillèrent. Ils y arrêtèrent Paul Courcelle* qui, traqué, s’était réfugié chez les Pastol.
René Pastol et sa famille quittèrent Beauvoir-Rivière pour l’est du département de la Somme. Le 17 août 1944, à 5 heures, la Gestapo surgit au café « Le Chant des oiseaux » à Fouilloy (Somme). Odette Pastol et ses enfants furent immédiatement arrêtés. Vers 16 heures, René Pastol entra dans le café et fut arrêté à son tour. Il fut interné à la citadelle d’Amiens jusqu’à la nuit du 28 au 29 août 1944. Cette nuit-là, il fut emmené avec 17 autres détenus de la citadelle au bois de Gentelles. Tous furent exécutés à coups de mitraillette.
Le 13 septembre 1944, Odette Pastol identifia le corps de son mari à la morgue du Nouvel hôpital d’Amiens. Elle le fit transférer à Beauvoir-Rivière où il fut inhumé.
René Pastol reçut la mention « Mort pour la France » le 19 décembre 1944.
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du bois de Gentelles. Son nom figure sur le Mémorial de la Résistance (ancienne prison) à Saint-Lô (Manche) ainsi que sur le monument Marland à Granville (remparts de la Haute-ville) et à l’intérieur de l’église Saint-Paul à Granville.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, 16 P 460 109 — Arch. Dép. Somme 48 W 72 — Les Fusillés du bois de Gentelles, Association Villers-Bretonneux Mémoire, 2007, DVD La Résistance dans la Somme, AERI 80, 2018 — Etat-civil.

Daniel Pillon, Catherine Roussel

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