Né le 5 mars 1904 à Valréas (Vaucluse), fusillé sommairement le 12 juin 1944 à Valréas ; coiffeur ; FTPF.

Fils de Léopold Discourd-Bourdet, comptable, et de Victoire Claire Carrier, sans profession, marié à Avignon (Vaucluse) le 17 mai 1930 et remarié à Valréas le 29 juillet 1933 avec Marie-Thérèse Brocheny, René Discourd-Bourdet, appelé sous les drapeaux le 27 août 1939, fut démobilisé le 7 août 1940.
Participant à la mobilisation résistante qui suivit le 6 juin 1944 et qui aboutit à la courte libération de Valréas, le 8 juin 1944, il fit partie des nombreuses personnes qui s’engagèrent dans les rangs de la Résistance à ce moment-là. Il fut intégré le jour même dans la 8e compagnie du 3e bataillon FTP de la Drôme. Quatre jours plus tard, les troupes régulières de la Wermacht, appuyées de divisions blindés et de la tristement célèbre 8e compagnie du IIIe régiment de la Division Brandebourg, reprirent la ville. René Discourd-Bourdet se trouvait dans un groupe composé de Francs-tireurs et partisans (FTP) et de résistants de l’Armée secrète (AS) en poste au barrage de la route de Beaume et encerclé. fut fait prisonnier avec plusieurs de ses camarades, dont un blessé, Lucien Genot, le responsable FTP. Maltraités, ils furent enchaînés et conduits dans la localité pour être regroupés avec les habitants pris comme otages. Au total, cinquante hommes furent exécutés sommairement le 12 juin 1944, vers 17 heures, face à la maison Clarisse, au début de la route d’Orange. Il est cependant délicat de connaître les conditions exactes de son décès au vu de la contradiction que portent les sources, car, dans certains cas, il est considéré comme l’une des sept victimes tombées pendant les combats de la journée.
Il était père d’une fille prénommée Annie, âgée de trois ans le 26 août 1944.
Reconnu au grade FFI d’adjudant, il fut homologué au grade de sergent par le ministère chargé de la défense nationale. En outre, il est reconnu DIR (Déportés et internés résistants), ainsi que « mort pour la France ».
Plusieurs stèles rappellent le drame, la principale, érigée contre le mur où la plupart des victimes ont été abattues a été inscrite à l’inventaire des Monuments historiques, le 22 décembre 1981. Le mausolée des cinquante-trois tués ce jour-là à Valréas se trouve rue Marie-Vierge, dans l’ancien cimetière communal. Son nom est gravé sur le monument commémoratif érigé sur les lieux du massacre (route d’Orange), sur la plaque commémorative du « vieux cimetière », rue Marie Vierge. Ainsi que sur la plaque commémorative relative aux morts de la Seconde Guerre mondiale dans la Galerie d’honneur du château de Simiane (Hôtel de ville de Valréas).
Le titre de Mort pour la France lui fut attribué et fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 17 décembre 1968.


Voir Site d’exécution VALREAS (Vaucluse)
Sources

SOURCES : Mémoire des Hommes SHD Vincennes GR 16 P 186508, dossier “Discourd-Bourdet René”. — AJM Leblanc, CA 857, n° du jugement : inconnu, tribunal militaire de Lyon ; CA 337, n° du jugement : 89/4124, tribunal militaire de Bordeaux ; CA 336, Ordonnance de Non-lieu n°106, tribunal militaire de Marseille ; CA 335, n° du jugement : 42/7135, tribunal militaire de Marseille. — Arch. Dep. du Vaucluse, 3W10, Lamy Edmond, La fusillade du 12 juin 1944 à Valréas, 1946. — Arch. Dep. de la Drôme, 97J34, Raynaud Pierre, La période d’opération à Partir du 6 juin 1944  : IIe partie. » — Arch. Mun. de Valréas, Livre de délibérations du Conseil Municipal, du 26.2.1937 au 31.12.1944, Séance du Conseil Municipal de Valréas du 2 Juillet 1944, Valréas — Arch. privée Monsieur Reboul. ⎯ Arch. privées, fonds Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945. ⎯ Arch. privées Madame Mandrin. — Site internet 12-juin-1944valreas.over-blog.com. — Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation, La mémoire gravée. Monuments, stèles et plaques commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale dans le département de Vaucluse, Fontaine-de-Vaucluse, Musée d’Histoire, 2002. — Association cantonale des familles de fusillés, des déportés et Internés, résistants et patriotes de l’Enclave de Valréas, 12 juin 1944, 53 fusillés à Valréas. Récits et témoignages, Valréas, 1e et 5e édition augmentée, 2001. — Ihssane Gharbi, 1935-1945 : une décennie de vie politique et sociale à Valréas, Université de Provence (Aix-Marseille I), master Histoire, 2007. ⎯ Edmond Lamy, La Fusillade du 12 juin 1944 à Valréas, Valréas, 1946. ⎯ Michel Reboul, Valréas se souvient. Recueil de témoignages et documents, Valréas, Association cantonale des familles de fusillés, déportés, internés, résistants patriotes et Amis de l’Enclave, 2015. ⎯ renseignements et archives Joseph Coutton. ⎯ Renseignements Michel Reboul.⎯ État civil.

Jean-Marie Guillon, Paul Rebière

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