Né le 24 Décembre 1913 à Cléder (Finistère), exécuté sommairement le 4 août 1944 à Saint-Mars-du-Désert (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; résistant.

plaque du cimetière de saint-Mars-Du-Désert
plaque du cimetière de saint-Mars-Du-Désert
Jean Marie L’Azou était le fils d’Hervé L’Azou et de Renée Hermoal. Ses parents s’étaient mariés le 28 janvier 1913 à Plouescat. Au recensement de 1921, la famille était domiciliée au lieu-dit Kéronquédoc, entre le village de Cleder et Plouescat, la commune voisine. Hervé L’Azou y était cultivateur, auprès de sa mère veuve, Marie Julie L’Azou. Le couple avait alors trois enfants, Jean Marie l’aîné, Jeannie née en 1918 et Yves né en 1920.
Le département du Finistère connut en mai-juin 1944 une importante vague d’arrestations. Jean Marie L’Azou engagé avec son frère Yves dans la Résistance locale, fut arrêté à Plouescat puis transféré à la prison Jacques-Cartier à Rennes (Ille-et-Vilaine). Au tout début août, les troupes américaines investirent la ville de Rennes, (libérée le 4 août). Les détenus de la prison Jacques Cartier et du camp Sainte-Marguerite de Rennes, arrêtés dans les Côtes-du-Nord, le Finistère, le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine furent embarqués les 2 et 3 août 1944 dans deux convois. Les Allemands sélectionnèrent, plusieurs centaines de résistants, hommes et femmes, et les rassemblèrent dans des wagons à bestiaux accrochés à un train qui parcourut la France d’ouest en est pour arriver le 15 août à Belfort. Les frères L’Azou firent partie du deuxième convoi parti le 3 août. Après avoir quitté Rennes, ce convoi prit la direction du sud jusqu’à Nantes où il s’arrêta dans la gare de triage de Nantes de 15 heures à 19 heures (des prisonniers arrêtés en Loire-Inférieure furent à leur tour embarqués). Les cheminots nantais parvinrent à procurer en cachette quelques outils aux prisonniers (burins, petites barres) qui leur permirent de préparer une évasion. Vers 2 heures du matin, par suite d’un ralentissement du train à la gare de Saint-Mars-du-Désert, 31 détenus de deux wagons arrivèrent à sauter du train. Les frères L’Azou appartenaient aux 20 résistants qui parvinrent à quitter le second wagon. Les gardes allemands ouvrirent le feu, la plupart des résistants parvinrent à s’enfuir, cachés par les habitants du village voisin. Jean Marie L’Azou blessé d’une balle fut recueilli au lieu-dit La Sigoulière et les premiers soins lui furent donnés par un médecin du village. Le brancard de la Mairie fut amené, en prévision de son transport dans un endroit sûr. Découvert par les soldats allemands au matin du 4 août 1944, il fut achevé de deux balles dans la tête.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI et DIR (déporté-interné-résistant). Son nom est inscrit sur le monument commémoratif dressé à Saint-Mars-du-Désert avec Pierre Gauthier, Marcel Le Drogoff, et Robert Thouément, tous tués dans la même tentative d’évasion.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Finistère (état civil, recensement 1921) — SHD Vincennes GR 16 P 345192 et SHD Caen Cote AC 21 P 72348 (à consulter) — Fondation pour la mémoire de la déportation (liste totale du convoi I.273 avec historique et liste des évadés du convoi Rennes Belfort I273 bis) — site internet Mémoire de guerre — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

Michel Thébault

Version imprimable