DUTREIX Marie, Hortense [épouse DESOURTEAUX]

Marie Hortense Dutreix était la fille de Pierre Julien Joseph (né le 2 juillet 1849 et décédé le 12 septembre 1905, à S ain-Just-le-Martel), ingénieur civil, et de son épouse Berthe née Hézard (née le 11 mars 1859, à Gouhenans, Haute-Saône et décédée le 16 septembre 1931, à Oradour-sur-Glane). Ses parents s’étaient mariés le 10 mai 1879 à Gouhenans (Haute-Saône).
Le 19 juillet 1902 à Saint-Just-le-Martel, elle épousa Jean François Émile Paul Desourteaux* (né le 7 septembre 1872, Oradour-sur-Glane), docteur en médecine. De cette union naquirent six enfants, Berthe Françoise – dite Alyette (née le 6 mai 1903) épouse de Jacques Pierre Yvon, Paul Julien Émile* (né le 15 janvier 1905) époux d’Alice Hermine Beau* parents d’André [survivant, absent pour son travail à la poste de limoges], Anne Marie Bernadette*, et Geneviève Lucienne*, Charles François Jacques* (né le 29 décembre 1905), Désiré François (né le 12 février 1908), Louis Aimé Étienne* (né le 1er janvier 1910), Jean Hubert (né le 22 avril 1912) époux de Marguerite Guyot, tous nés à Oradour-sur-Glane.
Son époux succéda à son père comme maire d’Oradour-sur-Glane.
La famille Desourteaux était domiciliée au Bourg d’Oradour-sur-Glane, où ils tenaient un cabinet de docteurs.
En avril 1941, le maire socialiste, Joseph Beau*, fut destitué par le régime de Vichy pour être remplacé par une délégation spéciale présidée par Jean Desourteaux, assisté de Léon Denis*, marchand de vin et d’André Foussat*, minotier.
C’est donc lui, qui s’avance le 10 juin 1944 sur le Champ de Foire quand les SS demandent à parler au maire de la commune. Lorsque ceux ci lui imposent de désigner des otages, il dit répondre de toute la population et s’offre lui-même et ses fils comme otages. Offre ignorée par les Allemands qui ordonnèrent à Jean Desourteaux de rejoindre les hommes.
Son fils Jean Hubert échappa au massacre, ayant pu se cacher à l’arrivé des Allemands. Son petit-fils André, échappa également au massacre, absent pour le travail à la poste de Limoges.
« M. le Docteur Desourteaux père, président de la Délégation spéciale, est soudain interpellé par un officier : "Vous allez, lui dit-il brutalement, me désigner trente otages." Le maire, très dignement, répliqua qu’il lui était impossible d’accéder à cette demande. Il fut conduit à la mairie où il resta quelques instants, puis revint vers le lieu du rassemblement où on l’a entendu dire à l’officier allemand qu’il se désignait lui-même et que s’il fallait d’autres otages, on n’avait qu’à arrêter sa famille. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa belle-fille, ses petites-filles et une partie de sa famille et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Son époux fut mitraillé puis brûlé dans la grange Denis dans laquelle des hommes furent massacrés, son corps fut identifié. Ses fils et une partie de sa famille furent mitraillés puis brûlés dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Marie Hortense Dutreix obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son fils Jean Hubert sera témoin au procès de Bordeaux en 1953. Il épousera le 19 juillet 1946 à Oradour-sur-Glane, Marguerite Emma Guyot (née le 22 juin 1912, à Limoges), il décède le 10 octobre 1995 à Saint-Just-le-Martel. Sa fille Berthe Françoise – dite Ayette décède le 2 août 1991. Son fils François Désiré décède le 6 octobre 1971 à Saint-Just-le-Martel. Tous inhumés à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane