Né le 7 août 1907 à Paris (ex Seine), XIe arr., mort au combat le 20 juin 1944 au lieu dit "La Barre de Fer" à Pradels, commune de Anterrieux (Cantal) ; chauffeur-livreur chez Michelin ; membre de la CGT ; résistant au sein des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Aimé, Victor de Bock était le fils de Louis, Gérard de Bock et Victorine Denamur (ou Damant selon une autre source). Il s’était marié avec Germaine Denef. Il était chauffeur-livreur à la Coopérative Michelin à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et était membre de la CGT, section Michelin. Il demeurait en 1944 au 46 allée de la Tiretaine, cité Michelin de Chanteranne.
Il rejoignit la résistance en mars 1943 au sein du Mouvement Franc-Tireur, particulièrement bien implanté au sein des usines Michelin. Son chef de groupe était Noël Magnol alias Lorette. Il resta intégré au groupe de Clermont-Ville jusqu’à son départ au maquis le 26 mai 1944. Courant mars 1943 il fut nommé chef de sizaine par Lorette.
Il faisait partie, sous le nom de guerre Lépervier, de la 4ème section, 2ème groupe de la 7ème Compagnie de FFI. Il servit comme soldat de 2ème classe sous les ordres du capitaine Coupat, alias Paul, tué au combat.
Il participa aux combats du Mont-Mouchet puis de la Truyère sous les ordres du commandant Joseph Guignet alias Puichanet.
Au lendemain de la dispersion du Mont-Mouchet (10 et 11 juin 1944), les troupes allemandes savaient que des maquisards s’étaient enfuis vers le sud et l’est. Dès le 16 juin le nouveau rassemblement est localisé ; Eugène Martres lit dans le journal de von Brodowski : "vastes concentrations de terroristes vers Chaudes-Aigues".
Mme Siquier, institutrice à Anterrieux fait le récit de la journée du 20 juin 1944 : « Malgré les précautions prises (destruction de ponts et de morceaux de route), les Allemands font leur apparition, terriblement armés avec une vingtaine d’autos blindées, des mitrailleuses, des canons. Devant cette attaque inopinée, l’état-major décida de replier ses troupes aux Bruyères afin de permettre au gros des forces de St-Martial soit de résister, soit de se replier. La bataille sur Anterrieux se trouva donc simplifiée puisque seuls quelques FFI résistèrent. Les Allemands attaquèrent avec un canon posté à la Barre de Fer (croisement de la route de Saint-Urcize et de Fournels) qui domine Anterrieux. Ils visaient le clocher de l’église croyant atteindre ainsi le poste d’observation. Ils tiraient aussi sur La Combe, route de repli sur St-Martial des FFI. »
D’après Mgr de La Vaissière, le but des Allemands était de détruire les camions de la Résistance qui stationnaient près de l’église, et de tuer les hommes qui pouvaient être cachés dans les maisons environnantes ou dans les replis de terrain. Quarante jeunes devaient périr dans ce combat. Ils furent ensevelis à l’endroit où ils tombèrent. La plupart d’entre eux étaient de la région de Clermont-Ferrand.
« Lorsque la nuit du mardi 20 juin tomba, les combats dans ce secteur étaient achevés. Plus de 40 morts (dont un ou deux habitants) s’éparpillaient au nord de Saint-Juéry, à l’est de Deux-Verges, à Laborie, Lacombe, Anterrieux, Pradels, Vieille et Ladignac. Parmi ces tués, une trentaine de la 7e cie de Pradels. » (Martres)
Aimé, Victor de Bock a été tué à La Barre de Fer, près du village de Pradels, le 20 juin 1944. Il avait 37 ans.
Ses obsèques eurent lieu le 25 septembre 1944 à Clermont-Ferrand.
C’est un jugement du tribunal civil de Saint-Flour le 2 novembre 1944 qui a fait office d’acte de décès, transcrit sur l’état-civil de Chaudes-Aigues le 11 décembre 1944.
La mention "Mort pour la France" est portée sur l’acte de décès. Il a reçu à titre posthume la carte de Combattant volontaire de la Résistance (CVR) le 18 janvier 1954.
Il a été homologué FFI, membre de la 7ème Compagnie du Mont-Mouchet pour la période du 26 mai au 20 juin 1944.
Son nom est gravé sur le monument de la Résistance à Anterrieux.
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 25132, dossier Aimé de Bock (nc) .— SHD Vincennes, GR 16 P 162081, dossier Aimé de Bock (nc) . — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945 .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 2546 W 5114, dossier demande carte CVR pour Aimé Victor de Bock .— La 7ème Compagnie : du Mont-Mouchet... à la Truyère, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 3éme édition modifiée, 2004. — Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008 . — Les Allemands dans la région de Saint-Flour (Mai - août 1944), Témoignages des Instituteurs et des Institutrices collectés par M. Louis Bac, édition établie par Jean Favier avec l’aide des Archives Municipales de Saint-Flour (M. Gilles Albaret, directeur et Mme Lydia Lucchi), éditions de l’Association du Musée de la Résistance d’Anterrieux, janvier 2017 . — Mgr de La Vaissière, Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Imprimerie Clavel, St-Flour 1944. — Liste des camarades fusillés déportés ou sans nouvelles du syndicat des produits chimiques (Archives Henri Verde, UD CGT 63). — État civil (AD 15) . — MémorialGenWeb.

Parick Bec, Eric Panthou

Version imprimable