Né le 25 mars 1925 à Neuil (Indre-et-Loire), exécuté sommairement le 22 août 1944 à Saint-Avertin (Indre-et-Loire) ; manœuvre ; résistant AS maquis de Scévolles (Vienne).

André Muñoz Blanco était le fils de Gonzalo Muñoz (né en Espagne en 1897) et de Cypriana Blanco (née également en Espagne en 1900). Le recensement de Neuil en 1926, indique que deux familles espagnoles vivaient côte à côte dans le village, domiciliées aux Ruaux. Toutes deux, liées par des liens de parenté étaient originaires de Sancti Spiritus en Espagne (sans précision, car deux provenances sont possibles en Estrémadure ou dans la région de Salamanque). La première était composée de Julien Blanco et de son épouse Maria ainsi que de leurs trois enfants, deux nés à Sancti Spiritus et de nationalité espagnole comme leurs parents, Émilienne née en 1920 et Gacuita née en 1922 ; le troisième enfant Thomas était né à Neuil en 1925. Gonzalo Muñoz et sa femme Cypriana Blanco (la sœur de Julien Blanco) avaient eux aussi trois enfants, Nicolas né en 1922 à Sancti Spiritus, Firmin né en 1924 à Saint-Benoît-la-Forêt (Indre-et-Loire) et enfin André né à Neuil en 1925. Les deux familles paraissent donc avoir immigré en France en 1923, pour des raisons sans doute économiques : si la profession de Gonzalo Muñoz n’est pas indiquée, son beau-frère était bûcheron. En 1944, André Muñoz Blanco, âgé de 19 ans, célibataire, était manœuvre, domicilié à l’Ile-Bouchard (Indre-et-Loire) à proximité de Neuil, sa commune natale.
Il s’engagea à l’été 1944 dans la Résistance rejoignant dans le sud de l’Indre-et-Loire autour de Champigny-sur-Veude, à proximité de la limite du département de la Vienne, un groupe de résistants de l’AS dirigé par René Mabileau. Le 10 août 1944 ce groupe se joignit avec véhicules et armes obtenues lors de deux parachutages, effectués sur les communes de Lémeré et Assay (Indre-et-Loire), à des groupes FTP de la Vienne voisine pour former le maquis de Scévolles, en forêt de la commune de Guesnes (Vienne).
Le 21 août 1944 André Muñoz Blanco et trois camarades furent chargés d’une mission de recrutement de partisans volontaires en Indre-et-Loire, dans le secteur de Champigny-sur-Veude. Ils furent interceptés par un groupe motorisé allemand. Un maquisard Marcel Masson fut tué lors de l’accrochage. Un autre maquisard parvint à s’échapper, André Munõz Blanco et Raymond Besson furent faits prisonniers. Conduits dans un premier temps à Chinon, ils furent transférés le soir même au manoir de Grand’Cour, sur la commune de Saint-Avertin au sud de Tours. Le manoir servait alors de lieu de repli temporaire à la Feldgendarmerie de Nantes et aux services de la SIPO-SD de Nantes et d’Angers qui y avaient rejoint à la mi-août celle de Tours. André Munõz Blanco et son camarade y furent interrogés et torturés. Au matin du 22 Août, dans le Petit Bois (nommé aujourd’hui Vallon des martyrs), ils durent creuser leur tombe, puis furent exécutés sommairement. Leur corps ne furent découverts que le 4 septembre 1944.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de l’Ile-Bouchard ainsi que sur des stèles à Guesnes (Vienne) à la gloire des morts du maquis de Scévolles, et à Saint-Avertin, dans le Vallon des Martyrs.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire (recensement 1926) — Site VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation), article Jacques Albert et Jacques Pirondeau,Le maquis de Scévolles, 2015 — DVD AERI Indre-et-Loire — Site Souvenir Français du Loudunais — Chemins de mémoire du Loudunais — Site de l’association Saint-Avertin Avenir, août 2008 — Journal La Nouvelle République Devoir de mémoire au Vallon-des-Martyrs 2 septembre 2015 — Mémorial GenWeb.

Michel Thébault

Version imprimable