Née le 13 février 1907 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; cultivatrice ; victime civile.

Marie Frontout était la fille de Jacques (né le 19 avril 1880, à Oradour-sur-Glane et décédé le 5 avril 1915, à Thiaucourt-Regniéville, Meurthe et Moselle, Mort pour la France), et de son épouse Françoise née Clavaud (née le 24 janvier 1884, à Oradour-sur-Glane), cultivateurs au village du Mas-du-Puy, à Oradour-sur-Glane. Ses parents s’étaient mariés le 7 janvier 1905 à Oradour-sur-Glane.
Son père, mobilisé dans le 63e régiment d’infanterie, fut tué le 5 avril 1915 au combat de Regniéville [village détruit de Meurthe-et-Moselle ; depuis 1962 Thiaucourt-Regniéville] et Marie Frontout* devint Pupille de la Nation à compter du 28 février 1929.
Le 22 avril 1933 à Saint-Brice-sur-Vienne, elle épousa Henri François Vevaud (né le 19 octobre 1902, à Saint-Brice-sur-Vienne), cultivateur. De cette union naquirent trois enfants, Jean Claude (né le 1er février 1934), René Arthur* (né le 12 mars 1935), Gilberte Jeanne* (née le 9 mai 1937), Pierre (né le 6 mars 1939), nés à Saint-Brice-sur-Vienne.
Le couple fut d’abord domicilié à Saint-Brice-sur-Vienne, demeurant au lieu-dit Chabourde avec les parents d’Henri Vevaud, François Vevaud et de son épouse Anna née Vareille, cultivateurs.
Son époux, deux de ses fils, sa mère échappèrent au massacre, habitant le Mas-du-Puy à Oradour-sur-Glane, hameau non raflé le 10 juin 1944.
« (…) Arthur Vevaud* a neuf ans et se sent un grand bonhomme à côté de sa sœur Gilberte* qui a deux ans de moins. (…)
Au Mas du Puy, le petit garçon de Lucienne Thomas*, René*, n’est pas rentré, les voisins, les Vevaud attendent aussi leurs deux enfants. Les mères craignent que leurs enfants aient peur, décident de les rejoindre pour les rassurer, les ramener. Les deux femmes partent à pied en direction du Bourg. Germaine Couvidou*, la fille des métayers Valade, n’en peut plus d’attendre (…) Germaine monte sur son vélo et rattrape Lucienne Thomas*, Marie Vevaud* et Marie Ratier*, d’Orabagnac. Lorsque les quatre femmes arrivent à Oradour, il est dix-huit heures, le massacre de l’église z pris fin, elles ont dû réclamer leurs enfants à des brutes déchaînées... On n’ose imaginer ce qui leur advint. »

Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec deux de ses enfants et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Marie Frontout obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son époux, ses deux garçons et sa mère, seront des habitants du village provisoire. Son époux décède le 5 février 1953 à Oradour-sur-Glane et son fils Jean Claude le 18 janvier 1981 à Saint-Junien.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements, registre de matricule militaire. — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p70 et p113).

Dominique Tantin, Michel Thébault, Isabel Val Viga

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