Né le 13 juillet 1913 à Verdun-sur-Garonne (Tarn-et-Garonne), mort le 9 décembre 1942 à Verdun-sur-Garonne (Tarn-et-Garonne) de suites de ses tortures ; militant communiste du Tarn-et-Garonne.

Fils de Gilles Igon, cultivateur et sabotier, et de Jeanne Roudès, sans profession, Émile Igon était membre, avec Léon Montané entre autres, des J.C. de Verdun sur Garonne avant-guerre. Soudeur au chalumeau, il partit travailler à Toulouse, chez Dewoitine (aéronautique). C’est dans cette ville qu’il s’était marié le 23 mai 1940 avec Georgette Rebeyrol.
Musicien, il animait une formation toulousaine dont il était chef d’orchestre ; il la conduisait quelquefois dans sa ville natale, et se produisait gracieusement dans les fêtes de quartier, dans celles organisées par le Parti communiste.
Comme la plupart de ses camarades, la répression ne le fit pas interrompre ses activités.
Arrêté le 1er Mai 1941 pour avoir, avec ses camarades, diffusé des tracts à l’intérieur et hors de l’usine, Émile Igon fut incarcéré aussitôt à la prison Saint-Michel ; son épouse, arrêtée après lui, fut relâchée quelques jours après.
Son supplice commença, les coups, les matraquages ponctuaient des « interrogatoires » dont Émile Igon sortit chaque fois pantelant et brisé, mais le courage intact . Malgré ses souffrances, aggravées par le fait qu’il est malgré tout, même s’il est grand, assez chétif, il ne parla pas.
Interné au camp de Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne), Émile Igon y subit de nouveaux sévices. Laissé sans soins son état de santé empira de jour en jour. À tel point que, vers la fin de l’été 1942, ses bourreaux acceptent de le libérer sous caution.
Malgré les soins dont il était entouré, de la part de sa mère, de sa sœur, de ses amis... Igon s’éteignit peu à peu, au milieu des souffrances ; sa sœur, Anna Gouze, qui fut pratiquement en permanence à son chevet, se souvient encore des terribles nuits au cours desquelles le délire s’emparait de son frère Émile, revivant son arrestation, ses interrogatoires, ses tortures .
Le 9 décembre 1942, Émile Igon décéda.
Lorsque, en juin 1944, les FTPFde Verdun-sur-Garonne rejoignirent — sous la direction de Cyrille Belloc — le maquis de Berthoumayrous (qui devait libérer Verdun-sur-Garonne quelques semaines après), ils donnèrent à ce dernier le nom du jeune communiste verdunois "Émile Igon".
Sources

SOURCE : Notes de Jean-Paul Damaggio. — État civil.

Jean-Paul Damaggio

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