Né le 18 mars 1923 à Paris, XIV° arr., mort au combat le 21 août 1944 à Montluçon (Allier), boucher-tueur à Montluçon (Allier) ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI)

Portrait de Maurice Midon
Fils de Lucien et de Régina Roy, Maurice Midon était boucher. Célibataire, il habitait avec sa mère, veuve et sans profession, 36 rue Jean Jaurès à Commentry (Allier).
Probablement à cause de son âge qui le destinait aux Chantiers de Jeunesse puis, à partir de mai 1943, de main d’œuvre dirigée et forcée au travail en Allemagne au titre du STO dès la fin du camp de Jeunesse, il se fit établir une fausse carte d’identité datée du 9 juillet 1943 au nom de Minot Marcel, né le 7 mars 1919 mais toujours domicilié à Commentry à une autre adresse et exerçant la profession de garçon boucher. Un certificat de travail, au nom de cette fausse identité, lui fut délivré le 2 septembre 1943 comme exerçant la profession de commis boucher chez Marcel Duvert, 1 place de l’Abattoir à Montluçon pour faciliter certainement ses trajets domicile-travail de Commentry à Montluçon.
A une date non définie mais entre le 9 juin et avant le 19 août 1944, il figura dans la liste des membres (incomplète) de la Compagnie Joly, 1ère section Guénard, 5e groupe commandé par Landron.
Officiellement, son certificat d’appartenance aux Forces Françaises de l’Intérieur le rattacha au Bataillon Millet à partir du 6 juin 1944. Georges Beaumont, chef de groupe du Groupement Millet, et Commentyen comme lui, dans son témoignage évoqua un transport d’armes parachutées et stockées chez un paysan de Ronnet (Allier) : « Avec Maurice Midon et à deux sur un vélomoteur traînant une remorque pleine de fusils mitrailleurs, on revenait donc de Ronnet par la petite route qui débouche sur la nationale qui va à Clermont. Plusieurs camions allemands étaient arrêtés devant un café juste en face de la route de Commentry. Avec Maurice, on a pas dit une parole, persuadés tous les deux que notre dernière heure était arrivée. Si les allemands avaient soulevé la bâche qui recouvrait les fusils ils nous auraient fusillés sur place. Gardant la même allure tranquille, Maurice a pris sans se presser la route de Commentry et pourtant il avait une grenade dans sa poche qu’il était prêt à lancer. Je pense que c’est sa blouse de boucher qui nous a sauvés. Arrivés en bas de la côte de Pourcheroux, on était blancs et défigurés par la peur ». Il fut tué lors des combats pour la Libération de Montluçon (Allier). Il est mort vers 15 heures le 21 août 1944 à proximité des casernes où se trouvaient les troupes allemandes.
A propos de la mort de Maurice Midon, Georges Beaumont en parla en ses termes : « A Montluçon, on nous avait mis en position dans des jardins. Tout à coup, j’ai écouté parler étranger à 10 m de moi. J’ai pensé : « C’est des Polonais ». Et je vois un allemand me mettre en joue. J’ai pris mon fusil mitrailleur qui s’est enrayé. L’autre a tiré et étant à plat ventre dans un carré de fraises j’ai été atteint aux fesses. Une balle me les a traversées, passant à un centimètre de l’artère fémorale. Johnson [Claude Johnston], un anglais qui était à mes côtés a été tué d’une balle explosive et Maurice Midon est mort aussi. Mais on ne sait pas si c’est sa propre grenade qui l’a tué ou une balle explosive... ».
Les obsèques de Maurice Midon eurent lieu à Commentry en présence d’une foule imposante précédée du comité local et de ses camarades de combat. Au cimetière, M. Hisslen, Président du comité local, retraça dans une courte allocution, la vie de Maurice Midon et apporta les condoléances de la ville à la famille.
Il fut inhumé au carré militaire de Commentry-Ville. Son nom figure sur le monument aux morts de Commentry, sur la stèle commémorative à l’angle de l’avenue Léon Blum et de la rue Robert Schumann à Montluçon ainsi que sur le Mémorial de la Résistance en hommage aux Résistants Morts à la Libération de Montluçon.
Il a été reconnu Mort pour la France, homologué FFI.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes : GR 16 P 418216. Dossier Maurice Midon (nc) .— SHD Vincennes, GP 19 P 03-3 : état des morts du groupement Millet. — MémorialGenweb .— État civil Montluçon. — Archives familiales Maurice Midon de Jacques Clémensat. — Témoignage de Georges Beaumont rédigé par son épouse Augustine Beaumont (archive privée de leur fille). — Article de journal concernant ses obsèques.

Alain Godignon et Éric Panthou

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