Né le 26 octobre 1893 à Massiac (Cantal), mort au combat le 20 juin 1944 au lieu dit "La Barre de Fer" à Pradels, commune d’Anterrieux (Cantal) ; résistant au sein des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Amable Coulardeau était le fils de Louis Coulardeau, ouvrier mineur puis camionneur livreur puis cultivateur et de Annette Lagarde, fille d’un cultivateur de Massiac. Il avait une sœur née en 1891. Il a été mobilisé en 1914 dans les chasseurs à pied comme cycliste et a obtenu la croix de guerre et une médaille d’argent. Evacué le 26 septembre 1916, il a été envoyé en renfort dans l’armée d’orient en 1917 et démobilisé le 1er septembre 1919. Le 25 septembre 1919 il s’était marié à Chamalières (Puy-de-Dôme) avec Anna Wirig. Il était alors sans profession. Le couple eut 4 enfants. Il avait habité à Aubière, puis à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme) puis 31 rue Georges Rissler dans le quartier Saint-Jacques à Clermont-Ferrand.
En 1939, il est rappelé et mobilisé dans l’atelier de chargement à Clermont-Ferrand jusqu’au 3 novembre. En 1944 il avait rejoint la 4ème section de la 7ème Compagnie de FFI et participé aux combats du Mont-Mouchet prenant le nom de guerre Lida.
Au lendemain de la dispersion du Mont-Mouchet (10 et 11 juin 1944), les troupes allemandes savaient que des maquisards s’étaient enfuis vers le sud et l’est. Dès le 16 juin le nouveau rassemblement est localisé ; Eugène Martres lit dans le journal de von Brodowski : "vastes concentrations de terroristes vers Chaudes-Aigues".
Mme Siquier, institutrice à Anterrieux fait le récit de la journée du 20 juin 1944 : « Malgré les précautions prises (destruction de ponts et de morceaux de route), les Allemands font leur apparition, terriblement armés avec une vingtaine d’autos blindées, des mitrailleuses, des canons. Devant cette attaque inopinée, l’état-major décida de replier ses troupes aux Bruyères afin de permettre au gros des forces de St-Martial soit de résister, soit de se replier. La bataille sur Anterrieux se trouva donc simplifiée puisque seuls quelques FFI résistèrent. Les Allemands attaquèrent avec un canon posté à la Barre de Fer (croisement de la route de Saint-Urcize et de Fournels) qui domine Anterrieux. Ils visaient le clocher de l’église croyant atteindre ainsi le poste d’observation. Ils tiraient aussi sur La Combe, route de repli sur St-Martial des FFI. »
D’après Mgr de La Vaissière, le but des Allemands était de détruire les camions de la Résistance qui stationnaient près de l’église, et de tuer les hommes qui pouvaient être cachés dans les maisons environnantes ou dans les replis de terrain. Quarante jeunes devaient périr dans ce combat. Ils furent ensevelis à l’endroit où ils tombèrent. La plupart d’entre eux étaient de la région de Clermont.
« Lorsque la nuit du mardi 20 juin tomba, les combats dans ce secteur étaient achevés. Plus de 40 morts (dont un ou deux habitants) s’éparpillaient au nord de Saint-Juéry, à l’est de Deux-Verges, à Laborie, Lacombe, Anterrieux, Pradels, Vieille et Ladignac. Parmi ces tués, une trentaine de la 7e cie de Pradels. » (Martres)
Amable Coulardeau a été tué à La Barre de Fer, près du village de Pradels, le 20 juin 1944. Il est mort après avoir ouvert le feu sur une automitrailleuse. Après avoir été tué, le véhicule passa sur son corps. Il avait 51 ans.
C’est un jugement du tribunal civil de Saint-Flour le 6 décembre 1944 qui a fait office d’acte de décès, transcrit sur l’état-civil d’Anterrieux le 21 février 1945.
La mention "Mort pour la France" est portée sur l’acte de décès.
Son nom est gravé sur le monument de la Résistance à Anterrieux ainsi que sur le monuments aux Morts de Clermont-Ferrand.
Sources

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945 .— SHD Vincennes, dossier de résistant de Amable Coulardeau : GR 16 P 146194 (nc) .— AVCC, dossier Maurice, Amable Coulardeau : AC 21 P 109112 (nc) .— Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008 . — Les Allemands dans la région de Saint-Flour (Mai - août 1944), Témoignages des Instituteurs et des Institutrices collectés par M. Louis Bac, édition établie par Jean Favier avec l’aide des Archives Municipales de Saint-Flour (M. Gilles Albaret, directeur et Mme Lydia Lucchi), éditions de l’Association du Musée de la Résistance d’Anterrieux, janvier 2017 .— Mgr de La Vaissière, Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Imprimerie Clavel, St-Flour 1944 .— La 7ème Compagnie : du Mont-Mouchet... à la Truyère, Musée de la Résistance d’Anterrieux. — État civil, registres matricules (AD 15) et Chamalières et Anterrieux .— MémorialGenWeb.

Patrick Bec

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