Né le 22 août 1889 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; cultivateur ; victime civile.

Jean Senon
Jean Senon
crédit : MémorialGenWeb
maison Senon Jean, Oradour-sur-Glane
maison Senon Jean, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Senon, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Senon, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Jean Senon était le fils de Léonard (né le 19 août 1862, à Veyrac et décédé le 12 juillet 1932, à Oradour-sur-Glane), et de son épouse Marguerite née Rouffanche (née le 8 décembre 1864, à Oradour-sur-Glane), cultivateurs. Ses parents s’étaient mariés le 23 février 1886 à Oradour-sur-Glane.
Il était le troisième d’une fratrie de cinq enfants, Martial (né le 10 novembre 1886, à Oradour-sur-Glane) époux de Louise Goursaud, Anne (née le 19 juin 1897, à Peyrilhac) épouse de Jean Vergnaud, Marie (née le 15 décembre 1903 et décédée le 7 septembre 1909, à Oradour-sur-Glane), Marie Émilie Andrée Jeanne (née le 12 août 1908 et décédée le 28 juin 1921, à Oradour-sur-Glane).
Il accomplit son service militaire d’octobre 1910 à septembre 1912 à Périgueux (Dordogne).
Il épousa le 22 décembre 1913 à Oradour-sur-Glane, Marie Vergnaud (née le 21 août 1893, à Oradour-sur-Glane), cultivatrice, fille de Jean Vergnaud et de son épouse Françoise née Lasséchère, sœur de Jean époux d’Anne Senon, François époux de Marie Germaine Thomas, Léonie Claire épouse de Léon Laurent Boulesteix (parents de Christiane et Claude).
De cette union naquit un garçon prénommé Armand Martial (né le 6 mars 1915, à Oradour-sur-Glane).
Il fut mobilisé le 3 août 1914 au 50ème Régiment d’Infanterie au sein duquel il combattit durant tout le conflit (à Verdun en particulier d’avril à juin 1916). Il fut cité le 11 novembre 1918 à l’ordre du régiment avec la citation suivante : « Excellent soldat. S’est toujours bien comporté. A fait preuve d’un sang-froid remarquable les 8 et 9 mars 1917 à l’assaut de Maison de Champagne ». Il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze. Transféré avec son régiment sur le front italien en novembre 1917, il y combattit jusqu’à la fin de la guerre, participant à l’offensive du Piave fin octobre 1918 et à la bataille de Vittorio Veneto. Il est démobilisé le 26 juillet 1919.
Il était le neveu de Léonard Senon époux de Marie Morlièras, parents de Marie Claire épouse de Jean Bardet (parents d’Arthur Léonard époux d’Yvonne Gendraud et parents de Gisèle Régine et Daniel Jean Marc). Cousin d’Olga Roussy épouse de Jean Lacroix (parents de Jean Claude, Monique Yvonne, Roland Jacques) et d’Emma Roussy (mère de Michel Roussy). Cousin de François Senon époux d’Anna Durand, de Martial Senon époux de Catherine Chapelle, de Catherine Senon épouse de Lucien Morliéras (parents d’Irène).
Également le neveu de Jean Senon épouse de Françoise Ramnoux, parents de Jeanne épouse de Denis Mercier (parents d’Yvonne), et de Daniel François.
Il était domicilié avec sa famille, sa mère devenue veuve, sa sœur [Anne212565] et son époux Jean Vergnaud, au Bourg d’Oradour-sur-Glane.
Son fils Armand Martial Senon, immobilisé avec une jambe plâtrée chez lui, échappa au massacre, ayant pu se cacher.
« Armand Senon immobilisé, une jambe plâtrée : ’’Ma mère est montée me voir dans ma chambre pour m’informer qu’on rassemblait les habitants du Bourg sur la place du champ de foire en vue de la vérification des cartes d’identité. A ce moment déjà, j’ai perçu les détonations des premiers coups de fusil tirés du coté du pont de la Glane. L’une de mes tantes, qui se trouvait chez nous en visite, a alors conseillé à mon père et à mes oncles qui venaient d’arriver de se sauver. Ils on aussitôt pris la fuite par la fenêtre donnant sur l’arrière, mais, à peu de distance, des Allemands qui avaient cerné le Bourg ont tiré des rafales de mitraillette en leur direction. Un oncle, ancien combattant de la guerre 1914-1918, a été blessé à cette occasion. J’entendais qu’il se lavait le sang (…). Les autres, mon père et mes deux oncles, se sont rendus au champ de foire pour le rassemblement. Un peu plus tard, des Allemands ont pénétré chez nous et ont fait partir ma tante et ma grand-mère qui s’affairaient à soigner mon oncle blessé. Ils ont bousculé les deux femmes en les lançant contre la rampe d’escalier. »
« (...)Armand parvient à se traîner jusqu’à la fenêtre. Il aperçoit sa fiancée Irène Redon et son vieil oncle impotent entraînés vers le rassemblement insensé du champ de Foire. (...) Armand se laisse glisser par une fenêtre à l’arrière de la ferme et se dissimule dans une haie touffue. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé avec son frère, ses beaux-frères et une partie de sa famille dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Sa mère, son épouse, sa sœur, sa belle-mère, ses belles-sœurs, ses neveux et une partie de sa famille furent brûlés dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Jean Senon obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son fils Armand Martial, sera un habitant du village provisoire. Il épousera le 27 juillet 1946 à Oradour-sur-Glane, Yvonne Marie Thérèse Gourceau (née le 26 juillet 1926, à Oradour-sur-Glane et décédée le 24 janvier 2000, à Saint-Junien) elle échappa au massacre, habitant Les Rentiers à Oradour-sur-Glane, sœur d’Andrée Gourceau. Il sera témoin au procès de Bordeaux en 1953. Il décède le 14 février 1960 à Oradour-sur-Glane.
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements, registre de matricule militaire. — Jean-Jacques Fouché, Oradour, éditions Liona Levi, piccolo histoire (p138). — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p81-82).

Michel Thébault, Isabel Val Viga

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