Né le 4 juillet 1896 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; cultivateur ; victime civile.

Jean Vergnaud
Jean Vergnaud
crédit : MémorialGenWeb
maison Senon Jean, Oradour-sur-Glane
maison Senon Jean, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Senon, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Senon, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Vergnaud, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Vergnaud, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Jean Vergnaud était le fils de Jean (né le 12 décembre 1864, à Montrol-Sénard et décédé le 8 avril 1936, à Oradour-sur-Glane), et de son épouse Françoise née Lasséchère (née le 23 mai 1872, à Cieux), cultivateurs. Ses parents s’étaient mariés le 4 mars 1889 à Cieux.
Il était le deuxième d’une fratrie de six enfants, Marie (née le 21 août 1893) épouse de Jean Senon, François (né le 9 février 1901) époux de Marie Germaine Thomas, Louise* (née le 12 mai 1903 et décédée le 29 janvier 1933) épouse de Pierre Léonard Nanot, Léonie Claire (née le 30 août 1907) épouse de Léon Laurent Boulesteix et parents de Christiane et Claude, Marguerite (née le 17 octobre 1914), nés à Oradour-sur-Glane.
Il fut mobilisé le 26 août 1916 au 52ème Régiment d’Artillerie de campagne. Il fit toute la guerre dans plusieurs régiments d’artillerie successifs. Il est démobilisé le 23 septembre 1919.
Le 31 janvier 1920 à Oradour-sur-Glane, il épousa Anne Senon (née le 18 juin 1897, à Peyrilhac), cultivatrice, fille de Léonard et de son épouse Marguerite née Rouffanche, sœur de Martial époux de Louise Goursaud, et de Jean époux de Marie Vergnaud.
De cette union naquit un garçon prénommé Lucien (né le 3 novembre 1920 et décédé le 12 février 1922, à Oradour-sur-Glane).
Il fut rappelé par l’Armée le 4 mars 1940, affecté au dépôt d’artillerie n°29, puis le 16 mai 1940 au 2ème groupe autonome d’artillerie, dépendant du dépôt d’artillerie n°9. Il fut vraisemblablement démobilisé à l’été 1940 après la défaite de l’armée française.
Il était le cousin de Marie Gaudy épouse de Jean Pasquet.
Il était domicilié avec sa famille, sa belle-mère devenue veuve, sa sœur Marie et son époux Jean Senon, au Bourg d’Oradour-sur-Glane.
Son neveu Armand Martial Senon, immobilisé avec une jambe plâtrée chez lui, échappa au massacre, ayant pu se cacher.
« Armand Senon immobilisé, une jambe plâtrée : ’’Ma mère est montée me voir dans ma chambre pour m’informer qu’on rassemblait les habitants du Bourg sur la place du champ de foire en vue de la vérification des cartes d’identité. A ce moment déjà, j’ai perçu les détonations des premiers coups de fusil tirés du coté du pont de la Glane. L’une de mes tantes, qui se trouvait chez nous en visite, a alors conseillé à mon père et à mes oncles qui venaient d’arriver de se sauver. Ils on aussitôt pris la fuite par la fenêtre donnant sur l’arrière, mais, à peu de distance, des Allemands qui avaient cerné le Bourg ont tiré des rafales de mitraillette en leur direction. Un oncle, ancien combattant de la guerre 1914-1918, a été blessé à cette occasion. J’entendais qu’il se lavait le sang (…). Les autres, mon père et mes deux oncles, se sont rendus au champ de foire pour le rassemblement. Un peu plus tard, des Allemands ont pénétré chez nous et ont fait partir ma tante et ma grand-mère qui s’affairaient à soigner mon oncle blessé. Ils ont bousculé les deux femmes en les lançant contre la rampe d’escalier. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé avec son frère, ses beaux-frères et une partie de sa famille dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Son épouse, sa mère, sa belle-mère, ses sœurs, ses neveux, ses belles-sœurs et une partie de sa famille furent brûlés dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Jean Vergnaud obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son neveu Armand Martial, sera un habitant du village provisoire. Il épousera le 27 juillet 1946 à Oradour-sur-Glane, Yvonne Marie Thérèse Gourceau (née le 26 juillet 1926, à Oradour-sur-Glane et décédée le 24 janvier 2000, à Saint-Junien) elle échappa au massacre, habitant Les Rentiers à Oradour-sur-Glane, sœur d’Andrée Gourceau. Il sera témoin au procès de Bordeaux en 1953. Il décède le 14 février 1960 à Oradour-sur-Glane.
Sa sœur Marguerite seule survivante de la fratrie, décède le 14 mai 2001 à Saint-Junien, inhumée à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Jean-Jacques Fouché, Oradour, éditions Liona Levi, piccolo histoire (p138).

Michel Thébault, Isabel Val Viga

Version imprimable